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31 août 2023
Paris sous la barre des 10 000 euros le mètre carré ?
Alors que l'activité immobilière à Paris est en forte régression, les prix continuent de baisser dans la capitale en août. Au 1er septembre, le prix moyen du mètre carré à Paris est désormais de 9 944 euros, selon les indices exclusifs "Meilleurs Agents - Les Echos".
C'est un moment symbolique dans l'évolution du marché immobilier résidentiel en France : cet été, Paris, le marché immobilier le plus cher et le plus prestigieux du pays, est passé en-dessous de la barre des 10 000 euros le mètre carré en moyenne. 

Selon les données fournies par "Meilleurs Agents - Les Echos", au 1er septembre, le prix moyen du mètre carré à Paris est de 9 944 euros, avec une baisse annuelle de 4,5 % (-0,2 % en un mois). Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt, note que la répartition des prix par arrondissements montre clairement que l'Est parisien se trouve en-dessous de la barre des 10 000 euros le mètre carré, l'Ouest autour de ce seuil, et le centre au-dessus. 

La FNAIM de son côté ne voit pas encore la barre fatidique des 10 000€/m² dépassée, puisque selon ses chiffres – plus complets que ceux de Meilleurs Agents – la moyenne demeure pour l’instant légèrement au-dessus, à 10 273€/m². « Si certain quartiers de Paris sont en effet sous les 10 000€, ce n’est pas encore le cas pour l’ensemble de la ville, même si cela devrait être le cas d’ici quelques mois » précise Loïc Cantin, président de la FNAIM.  

La baisse des prix à Paris a débuté il y a plus de trois ans, après la crise sanitaire, et depuis le pic du marché atteint le 1er août 2020 à 10 764 euros le mètre carré en moyenne, les prix continuent de reculer, perdant environ 2 % par an.  

Il n'est pas rare que le marché immobilier parisien subisse des corrections. Après la crise financière des subprimes, les prix à l'intérieur de la ville avaient chuté de 7,4 % entre juillet 2008, où le mètre carré se négociait en moyenne à 6 505 euros, et avril 2009. Ensuite, une autre baisse a été enregistrée entre septembre 2011 et mars 2015, lorsque les banques ont resserré l'accès au crédit pour refroidir la flambée des prix à Paris, qui avait augmenté de plus de 40 % en deux ans entre 2009 et 2011. 

Cependant, cette fois-ci, c'est la plus forte baisse enregistrée à Paris depuis vingt ans, suivant une période de hausse des prix d'environ 40 % entre février 2015 et juillet 2020. Cette nouvelle tendance à la baisse s'explique en grande partie par la hausse rapide des taux d'intérêt depuis le début de l'année, avec des taux moyens prévus proches de 5 % d'ici la fin de 2023, alors qu'ils avoisinaient seulement 1 % en janvier 2022. 

L'augmentation du coût du crédit rend de plus en plus difficile pour les acheteurs de financer leurs projets, et cela s'ajoute à des prix de l'immobilier toujours élevés à Paris. En conséquence, les acheteurs sont plus prudents et moins disposés à payer des prix aussi élevés qu'auparavant. 

 La baisse de l'activité immobilière est également un facteur majeur, avec une diminution significative des ventes à Paris de mars à juin 2023 par rapport à la même période en 2022 (-23 %). Cette tendance n'a fait que s'aggraver depuis, notamment pour les investisseurs locatifs qui étaient autrefois actifs dans le marché. 

Source : Les Échos / reproduction interdite   

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