L'industrie immobilière suédoise est actuellement sous les feux des projecteurs, et pour cause : le superviseur financier du pays, la « Finansinspektionen » (FI), sonne l'alarme concernant l'endettement massif de ce secteur et son impact potentiel sur la stabilité du système financier. Au début du mois d'octobre, cette autorité a réuni un groupe diversifié d'acteurs immobiliers à Stockholm pour discuter d'une question cruciale : la valorisation adéquate des biens immobiliers.
La principale préoccupation de la FI est de s'assurer que les biens immobiliers sont correctement évalués, compte tenu de la situation actuelle du marché. La valorisation des biens est devenue plus complexe en Suède, tout comme dans d'autres régions d'Europe, en raison du nombre réduit de transactions. Si la chute des valeurs était reflétée dans les comptes, cela pourrait forcer les banques et les investisseurs à apporter des ajustements comptables importants. En septembre, les prix des logements avaient déjà chuté de 13% depuis leur pic au printemps 2022.
La FI, qui a déjà exprimé à plusieurs reprises ses préoccupations concernant l'endettement élevé du secteur immobilier, met en garde contre les risques liés à la stabilité financière. Elle souligne également la menace que représentent la hausse des taux d'intérêt et les exigences de rendement pour la valeur des biens immobiliers. Les conséquences de cette situation pourraient se répercuter sur l'ensemble du système financier suédois.
La « Finansinspektionen » prévoit d'examiner de près l'exposition des banques au secteur immobilier et de poursuivre le dialogue avec les parties prenantes concernées.
Les pensions au cœur de la crise
Cependant, les inquiétudes ne s'arrêtent pas là. Les grands investisseurs immobiliers suédois sont confrontés à la pression croissante visant à refinancer 17 milliards de dollars d'obligations d'ici la fin de 2024. Pour réduire leur dette, ils prévoient de vendre des actifs, mais le marché des transactions s'est ralenti en raison des difficultés rencontrées par les vendeurs et les acheteurs. Cette situation préoccupante a déjà conduit à la démission d'Ingrid Bonde, la présidente d'Alecta, le plus grand fonds de pension du pays, qui gère l'épargne retraite d'un quart de la population suédoise. Le fonds a subi des pertes significatives en lien avec la chute de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB) et est actuellement sous pression en raison de sa participation importante dans Heimstaden Bostad, un important propriétaire suédois lourdement endetté.
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