Comprendre l'immobilier

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16 oct. 2023
Bonnes et mauvaises nouvelles sur le marché du crédit immobilier
L'univers de l'immobilier en France présente actuellement un tableau complexe en ce qui concerne les prêts. Les courtiers ont observé des évolutions contrastées sur le front du crédit, mêlant à la fois des bonnes et des mauvaises nouvelles pour les emprunteurs.
Mauvaises nouvelles : Les taux d'intérêt des prêts à l'habitat connaissent une hausse persistante, alimentée par la montée de l'inflation. Selon les prévisions de l'Insee, l'indice des prix à la consommation devrait augmenter de 5,6 % en septembre 2023, après une augmentation de 5,7 % en août. Cette inflation érode le pouvoir d'achat des Français, rendant plus difficile l'accès à la propriété. 
 
Les taux d'intérêt moyens sur les prêts immobiliers sur une durée de 20 ans, qui étaient à 3,94 % en août, sont passés à 4,05 %, selon Caroline Arnould, directrice générale de CAFPI. Empruntis a également noté une augmentation de 15 points de base du taux moyen sur 20 ans. Les écarts entre les banques restent significatifs, avec des taux allant de 3,60 % à 5,34 %. 
 
Cette hausse des taux s'explique en partie par le renchérissement des conditions de refinancement pour les banques, après que la Banque Centrale Européenne a relevé ses taux directeurs en septembre. 
Bonnes nouvelles : Malgré la hausse des taux, des signes positifs émergent pour les emprunteurs. Les hausses de taux sont moins rapides, et certaines banques commencent à assouplir leurs critères d'octroi de crédit. Les taux de crédit immobilier augmentent de manière plus modérée, avec des hausses allant de 0,10 % à 0,25 %, comparées aux 0,40 % des mois précédents. 
 
Des banques qui avaient restreint leur offre de crédit pendant plusieurs mois reviennent progressivement sur le marché, y compris de grands réseaux nationaux tels que la Société Générale et La Banque Postale. Certaines banques réexaminent les dossiers avec une part du montant du bien financée à crédit jusqu'à 110 %, tandis que d'autres lèvent des restrictions sur les critères de revenu minimum et de montant maximum financé. 
 
Le ministre de l'Économie a également annoncé un assouplissement des conditions d'accès au prêt à taux zéro (PTZ), ce qui pourrait stimuler les projets immobiliers. De plus, des discussions sont en cours concernant un prêt à taux bonifié, soutenu en partie par l'État ou les banques, pour aider les ménages modestes à devenir propriétaires. 
 
Cependant, la hausse prévue des taux d'intérêt dans les mois à venir demeure une préoccupation. Les taux immobiliers pourraient se stabiliser autour de 4 % sur 20 ans, voire approcher les 5 % d'ici la fin de l'année. 
 
Dans ce contexte, le marché reste soumis à des vents contraires, laissant planer une certaine incertitude. Les prévisions d'inflation plus élevées que prévu en 2023 et 2024 dans la zone euro pourraient maintenir une politique monétaire restrictive de la BCE. De plus, la mensualisation du taux d'usure, qui a permis aux banques de retrouver un certain niveau de rentabilité, pourrait prendre fin, ce qui pourrait rendre plus difficile l'obtention de prêts pour certains emprunteurs. 
 
En conclusion, les taux d'intérêt élevés et les conditions strictes d'octroi de crédit continuent de peser sur le pouvoir d'achat immobilier des ménages en France. Une baisse significative des prix des logements pourrait être nécessaire pour améliorer la situation, mais cela reste incertain. Le marché du crédit immobilier demeure dynamique, avec des opportunités et des défis pour les emprunteurs. 

 

Source : Les Echos / reproduction interdite

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