Comprendre l'immobilier

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30 oct. 2023
Les notaires touchés à leur tour par la crise immobilière
Après avoir connu des années prospères, les notaires, dont une part importante de l'activité dépend de la santé du marché immobilier, sont désormais contraints de faire face à des temps plus difficiles. Bien que l'alarmisme soit évité, il est indéniable que l'inquiétude règne parmi la profession.
Dans un cabinet de notaires situé dans une région aisée de l'ouest parisien, la situation est morose. Ces derniers mois, la hausse des taux d'intérêt et la baisse des transactions ont entraîné une chute de l'activité. Les comptes en ont souffert, avec une baisse du chiffre d'affaires de 25 % sur un an, et une diminution des bénéfices. Les répercussions sur l'activité immobilière sont encore plus importantes, conduisant à des départs volontaires non remplacés et à l'arrêt des nouvelles embauches. « Depuis août, avec mes associés, nous avons arrêté de nous payer. La trésorerie de l’étude ne nous le permet pas », explique un notaire.  
 
Ce cabinet n'est pas un cas isolé, car aux côtés des artisans, des professionnels du BTP et des autres acteurs du secteur, les notaires subissent de plein fouet les conséquences de la crise immobilière. Après des années d'euphorie post-covid, la fête est terminée. Les notaires, doivent maintenant réduire leurs dépenses et espérer une reprise rapide du marché. Cependant, leurs charges restent substantielles, même si leurs revenus diminuent. 
 
Traditionnellement, l'immobilier représente entre 50 % et 55 % du chiffre d'affaires d'une étude notariale, un pourcentage qui peut varier en fonction de la spécialisation de l'étude et de la région. Les études urbaines axées sur l'immobilier sont plus touchées que celles des zones rurales. 
 
La situation actuelle est d'autant plus difficile que les années précédentes ont été marquées par une euphorie post-pandémique, avec un pic d'activité. Cela a conduit à une augmentation du nombre de professionnels, mais la situation a depuis changé. Les ventes immobilières ont diminué, en particulier dans le neuf. 
 
Pour l'heure, les notaires peuvent compter sur les réserves constituées lors des années précédentes pour faire face à la situation, mais celles-ci s'amenuisent rapidement. 
 
Pour survivre, les études notariales réduisent leurs coûts avec des départs volontaires non remplacés, en refusant les augmentations, en supprimant les primes et en arrêtant les nouvelles embauches. Ils font tout leur possible pour éviter les licenciements, mais cela impacte particulièrement les jeunes candidats qui voient leurs opportunités se réduire. Le secteur notarial espère que le gouvernement prendra des mesures pour stimuler le marché immobilier, notamment en réduisant la fiscalité sur les plus-values immobilières. 

 

Source : Le Figaro / Reproduction interdite 

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