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28 mai 25

Le Salon de l’AMIF zappe le logement : un signal alarmant



Par Norbert Fanchon, Président du Groupe Gambetta

 
C’est un phénomène bien connu des professionnels, à l’approche des élections municipales, l’activité immobilière ralentit. Les délivrances de permis fléchissent, les chantiers sont reportés, les décisions gelées. Ce phénomène se répète à chaque scrutin, amplifiant la crise du logement. D’ailleurs, il concerne tous les secteurs où la décision publique compte. Dans un contexte électoral, les maires privilégient souvent la prudence : ne pas froisser l’opinion locale, éviter les sujets sensibles, ne pas engager de projets qui pourraient devenir des points de crispation. L’urbanisme devient temporairement un terrain miné.
 
Ce gel préélectoral a un prix. En freinant les autorisations aujourd’hui, on compromet les livraisons de demain. En laissant le stock de projets se réduire, on alimente mécaniquement la pénurie. Le tout dans un contexte où la demande, elle, ne ralentit pas. Résultat : un accès au logement toujours plus difficile, et une fracture sociale qui continue de se creuser. Conscient de cette réalité, l’État vient de prolonger automatiquement de 2 ans la durée de validité des permis de construire accordés entre mai 2022 et mai 2024. 
 
Cette mesure est loin d’être anodine, car les programmes, pour lesquels les promoteurs ont obtenu des permis de construire à ces dates, ont été pensés pour le monde d’avant -avant l’augmentation des taux et des coûts de construction, avant la disparition des investisseurs particuliers- or leur commercialisation doit s’opérer aujourd’hui, dans un marché qui a radicalement changé.
 
Prolonger la durée de vie des permis de construire offre une opportunité pour concrétiser des projets qui nécessitent du temps pour renégocier le prix du foncier, adapter le type de logement vendu et profiter de la baisse des coûts de construction. Prolonger le temps, c’est se donner une chance de répondre aux besoins de logement.
 
Dans ce contexte, le silence du débat public sur le sujet du logement interroge. Le Salon de l’AMIF, grand rendez-vous annuel des élus d’Île-de-France, ne consacre cette année aucune table-ronde, ni conférence, dédiée spécifiquement au logement. Un silence d’autant plus troublant que les enjeux sont immenses : attractivité des territoires, transition écologique, cohésion sociale.
 
Comment construire des régions résilientes et inclusives si le logement est constamment relégué en arrière-plan ? Les Français veulent des logements, mais rejettent souvent les chantiers. La construction est ressentie comme une menace en temps d’élection. 

Il est temps de dépasser ces contradictions. Le logement est une urgence collective. Agissons maintenant !