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06 sep. 2023
Immobilier : avec la crise du neuf, ces promoteurs tentés par la réhabilitation
Dans le contexte actuel de chute de la production et de la commercialisation de logements neufs, de plus en plus de promoteurs immobiliers se tournent vers la rénovation d'anciens bâtiments. Cette nouvelle tendance pourrait bien devenir une voie d'avenir pour ces acteurs du marché immobilier. Cependant, la rénovation ou la réhabilitation de bâtis existants requiert des compétences spécifiques.
Les plus grands promoteurs, tels que Nexity et Altarea, déjà présents sur ce créneau, sont en train d'accélérer leurs efforts dans le domaine de la réhabilitation urbaine. Nexity a même créé une filiale appelée « Héritage » dédiée à la régénération urbaine, la transformation d'actifs obsolètes (comme les immeubles de bureaux) et la restauration patrimoniale. Cette initiative vise à regrouper les compétences du groupe dans ces domaines spécifiques tout en cherchant à maîtriser les risques et à établir des partenariats avec des investisseurs.
Altarea, sous sa marque « Histoire & Patrimoine », prévoit, de son côté, de lancer « Jouvence », une initiative visant, entre autres, à rénover des logements très énergivores, qui risquent de faire l'objet d'interdictions de location à l'avenir. Pour Altarea, la rénovation implique une refonte complète des appartements, de l'électricité à la plomberie en passant par la décoration et l'amélioration de la performance énergétique.
D'autres promoteurs de taille plus modeste envisagent également de se lancer dans la réhabilitation, reconnaissant que c'est peut-être le secteur immobilier de demain. Cette tendance s'explique en partie par la raréfaction et la cherté des terrains disponibles pour la construction de logements neufs, en raison de la loi sur la « zéro artificialisation nette des sols » (ZAN). C’est le cas du groupe Gambetta, dont le président Norbert Fanchon réaffirme que « la réhabilitation, c'est le métier de demain ».
La réhabilitation immobilière présente des avantages tels qu'une meilleure acceptabilité des habitants et des autorisations d'urbanisme moins contestées par les voisins. Cependant, ce métier comporte également des défis tels que la gestion des risques, l'estimation des coûts de rénovation et la possibilité de découvertes inattendues lors des travaux. Ainsi, comme le rappelle Norbert Fanchon, « la rénovation est un métier différent de celui du logement neuf. Et s'agissant de la transformation de bureaux en logements, le développement du télétravail a créé des opportunités, mais les prix des actifs restent trop élevés. C'est aussi techniquement très dur à appréhender ».
Point positif, les opérations de rénovation bénéficient en général d’une meilleure acceptation des riverains ou des pouvoirs publics.