Le marché immobilier européen évolue à deux vitesses. Alors que Paris, Londres, et Luxembourg enregistrent des baisses significatives des prix sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt, Madrid et Lisbonne connaissent une flambée spectaculaire.
Effondrement au Nord
Dans les capitales du Nord, les prix plongent. Paris recule de -2,9 %, Luxembourg et Londres de -4,5 % chacun entre octobre 2023 et octobre 2024. Ces villes, parmi les plus chères d’Europe, sont fortement impactées par l’augmentation des coûts d’emprunt et leur densité géographique limite les alternatives.
Explosion au Sud
En revanche, Madrid (+15 %) et Lisbonne (+8 %) continuent de séduire. La capitale espagnole attire grâce à des prix encore abordables par rapport au Nord (4 830 €/m²) et à la confiance des investisseurs dans son économie. Lisbonne, elle, voit ses prix exploser (+80 % en dix ans), exacerbés par les investissements d’étrangers aisés, notamment américains, qui achètent souvent comptant, échappant ainsi à la hausse des taux.
Les "golden visas", offrant des titres de séjour en échange d’investissements immobiliers élevés, ont stimulé les marchés espagnol et portugais. Bien que récemment supprimés, ils ont contribué à l’augmentation des prix. À Madrid et Lisbonne, la prolifération des logements touristiques aggrave la pénurie pour les habitants. Lisbonne envisage même un référendum pour interdire ces locations et libérer 20 000 logements.
Capitaux stables et cas particuliers
Rome, Bruxelles, et Berlin affichent une relative stabilité grâce à des caractéristiques uniques. À Rome, les prix restent bas malgré l’afflux touristique, et des aides publiques aux rénovations maintiennent le marché. Bruxelles profite de la présence de fonctionnaires européens à fort pouvoir d’achat, tandis que Berlin, comme Rome, reste moins active économiquement, ce qui modère les variations de prix.
Source : Le Parisien / Reproduction interdite