Comprendre l'immobilier
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Alors que l’inflation, la crise énergétique et les effets post-Covid continuent de fragiliser les ménages, le ministère du Logement alerte sur une hausse structurelle des impayés locatifs. En 2024, 24 556 expulsions ont été réalisées avec le concours de la force publique — un chiffre élevé, bien que représentant une faible proportion des 1,5 million de ménages concernés chaque année par une situation d’impayé.
Pour répondre à cette tension sociale croissante, Valérie Létard a réuni début mai l’Observatoire national des impayés de loyers et de charges, en sommeil depuis juillet 2023. La ministre a insisté sur la nécessité d’un repérage précoce des situations de fragilité et d’un accompagnement renforcé dès les premières difficultés. Elle a confié à la Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement (DIHAL) l’élaboration d’un plan d’action structuré et la mise en place d’indicateurs fiables pour mieux suivre l’évolution des impayés dans le temps.
Le Gouvernement entend ainsi sécuriser les propriétaires, dont certains dépendent des loyers pour vivre, tout en évitant que les locataires de bonne foi ne basculent dans l’exclusion. La moitié des impayés concerne le parc privé, l’autre moitié le parc social. Des financements pérennes sont maintenus pour les dispositifs de prévention : 3,7 M€ pour les commissions CCAPEX et 4 M€ pour des équipes mobiles d’intervention sociale dans 26 départements.
Arnaud Hacquart, président d’Imodirect, confirme la persistance d’un niveau élevé d’impayés dans le parc locatif privé : « Après une période de stabilisation à un niveau élevé, nous avons connu en fin d’année dernière une très forte détérioration du nombre des impayés. Cette tendance se poursuit, avec un niveau d’alerte qui reste supérieur à celui d’avant la crise sanitaire », souligne-t-il. Il ajoute : « Les biens que nous récupérons en gestion directe de particuliers affichent généralement des taux d’impayés plus élevés que ceux suivis par des professionnels. »
Une nouvelle réunion de l’Observatoire est prévue à l’automne 2025, sur la base de données consolidées, pour prolonger cet effort structurel.
Source : L’Opinion / reproduction interdite