Comprendre l'immobilier
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Une course contre la montre pour valider le décret
Le temps presse. Les nouvelles modalités de MaPrimeRénov’, annoncées fin juillet, doivent être officialisées avant la probable chute du gouvernement. Le projet de décret, soumis à l’avis du CNH, prévoit notamment de prolonger ces règles en 2026 — une décision présentée comme une volonté de « donner de la visibilité » à une filière ébranlée par deux années de changements incessants.
Pourtant, cette stabilité a un prix : la suppression, dès 2026, de deux « monogestes » (travaux isolés) jusqu’ici éligibles à l’aide. Les chaudières biomasse et l’isolation des murs ne seront plus subventionnées, une décision qui suscite déjà des critiques. Nombreux professionnels du secteur saluent la nécessité de visibilité mais regrettent l’exclusion de certains monogestes. L’isolation des murs, en particulier, représentait le troisième poste de demande au premier semestre 2025.
Des rénovations globales moins généreuses et mieux ciblées
Le décret confirme aussi la reprise, le 1er octobre, des aides pour les rénovations globales — suspendues depuis le 23 juin en raison d’un afflux de dossiers et de fraudes. Mais les conditions se durcissent : le plafond des travaux éligibles passe de 70 000 à 40 000 euros, le bonus pour la sortie du statut de « passoire thermique » est supprimé, et les aides sont désormais réservées aux ménages très modestes ou modestes. Seuls 13 000 dossiers seront acceptés d’ici la fin de l’année.
L’objectif ? « Mieux cibler les aides sur les logements les plus énergivores », justifie le rapport d’accompagnement du décret, consulté par Les Échos. Avec un succès indéniable : 53 283 rénovations globales ont été financées au premier semestre 2025, soit trois fois plus qu’en 2024. Les monogestes, eux, restent accessibles (103 479 aides accordées sur la même période), mais leur coût pour l’État diminue : de 800 millions d’euros il y a deux ans, il devrait tomber entre 400 et 500 millions en 2025.
Un financement de plus en plus tourné vers les CEE
La grande inconnue reste le budget. Valérie Létard a répété cet été que l’enveloppe globale de MaPrimeRénov’ (3,6 milliards d’euros en 2025, dont 1,8 milliard déjà consommés) serait maintenue en 2026, malgré les contraintes budgétaires. Pour y parvenir, le gouvernement mise sur une bascule partielle vers les certificats d’économies d’énergie (CEE), financés par les fournisseurs d’énergie. Ces derniers devraient couvrir une part croissante du dispositif : déjà 40 % de l’enveloppe en 2025 (1,6 milliard), leur contribution devrait encore augmenter l’an prochain.
Résultat, la charge pour l’État passerait de 2 milliards d’euros en 2025 à 1 milliard en 2026. Une trajectoire qui devra être confirmée par le prochain gouvernement — et validée par le Parlement.