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25 sep. 2025
Crédit immobilier : « Il risque d’y avoir moins de prêts acceptés » prévient le président du Crédit Mutuel Arkéa
Dans un entretien exclusif au Télégramme, Julien Carmona, président du Crédit Mutuel Arkéa, alerte sur les nouvelles règles prudentielles de la BCE. Selon lui, les exigences en fonds propres qui s’appliqueront aux banques risquent de restreindre l’accès au crédit, notamment pour les primo-accédants et les jeunes ménages.
Des règles toujours plus strictes
Après les crises financières des années 2000, l’encadrement des banques par la Banque centrale européenne (BCE) a permis de renforcer leur solidité. Mais pour Julien Carmona, ce cadre est allé « trop loin ». La mise en œuvre de la réforme dite de « Bâle IV » imposera aux établissements de disposer de 10 % de fonds propres supplémentaires. « Plus de fonds propres, cela veut dire moins de crédits », explique-t-il. Une équation qui pèsera, selon lui, sur le financement de l’économie européenne et accentuera l’écart avec les États-Unis ou la Chine.
Un risque particulier pour l’immobilier
Le président du Crédit Mutuel Arkéa s’inquiète surtout de l’impact de ces mesures sur le crédit immobilier. D’ici 2032, la BCE demandera aux banques d’immobiliser quatre fois plus de capital qu’aujourd’hui derrière chaque prêt immobilier. Or, insiste-t-il, « en France, le risque de défaut est proche de zéro », grâce aux taux fixes, aux assurances obligatoires et aux garanties exigées.
« On ne comprend pas pourquoi la BCE aligne tout le monde sur les pays les plus risqués », regrette-t-il.
Les primo-accédants en première ligne
Si les banques continuaient à prêter, l’équilibre pourrait se durcir. « Il risque d’y avoir moins de crédits acceptés », reconnaît Julien Carmona. Les ménages les plus fragiles – notamment les jeunes et les primo-accédants – seraient les premiers touchés.
Pour autant, le président du Crédit Mutuel Arkéa se dit « optimiste » : une prise de conscience grandit en Europe sur le risque de décrochage économique et la nécessité de mieux équilibrer supervision bancaire et soutien à l’économie.