Comprendre l'immobilier

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26 sep. 2025
Résidences secondaires : l’interdiction dans le neuf suscite un vif débat dans les communes touristiques
Depuis la loi Echaniz-Le Meur votée en 2024, les communes où plus de 20 % du parc immobilier est constitué de résidences secondaires peuvent restreindre, via leur PLU, la construction de nouveaux logements destinés uniquement à l’habitat permanent. L’objectif : rendre du foncier accessible aux habitants locaux, souvent exclus des centres touristiques par l’explosion des prix. Mais la mesure divise fortement élus, professionnels et propriétaires.
À Saint-Malo, où les résidences secondaires représentent désormais 26 % du parc, le maire Gilles Lurton affirme vouloir « utiliser tous les leviers » pour loger les habitants à l’année. D’autres villes touristiques s’engagent dans la même voie : Cancale, plusieurs communes du Pays basque (dont Biarritz et Bayonne), mais aussi Chamonix, où les résidences secondaires atteignent 70 % du parc.  

Pour leurs détracteurs, ces interdictions ne régleront pas la crise du logement et risquent même de bloquer le marché. Du côté des propriétaires, la colère gronde, certains craignent un effet pervers, similaire à celui observé en Suisse après l’instauration d’une loi comparable en 2016 : raréfaction de l’offre, hausse des prix et report de la demande sur l’ancien. 

La Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) rappelle que la décision finale ne se limite pas aux conseils municipaux : « Ces évolutions sont soumises à enquête publique », souligne son président Loïc Cantin. Il alerte également sur les risques juridiques : « Il est probable qu’il y ait des recours de tiers, compte tenu de la discrimination entre résidents principaux et résidents secondaires que la servitude résidence principale provoque. » 
À Chamonix, par exemple, l’enquête publique se terminera le 3 octobre, avant une adoption éventuelle du nouveau PLU d’ici mars 2026. 

Quoi qu’il en soit, le mal est déjà ancré : en dix ans, les prix ont grimpé de 58 % à Biarritz, 47 % à Saint-Malo et 16 % à Chamonix. Selon certains notaires, l’effet de la mesure restera limité puisque les acquéreurs de résidences secondaires privilégient déjà l’ancien, alors que l’offre de logements neufs tend de toute façon à se réduire avec l’objectif de zéro artificialisation nette d’ici 2050. 
 

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