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13 oct. 2025
Paris : le Triangle d’or, symbole des logements vacants
Ce dimanche, l’association Droit au Logement (DAL) a manifesté dans le VIIIᵉ arrondissement de Paris pour dénoncer le fléau des logements inoccupés. Dans la rue de La Trémoille, les façades haussmanniennes fermées et les fenêtres poussiéreuses témoignent d’un quartier déserté. Le Triangle d’or, délimité par les avenues des Champs-Élysées, Montaigne et George V, détient un triste record : selon l’Apur, plus de 36 % des logements y sont vacants, soit la plus forte proportion de la capitale.
L’association met directement en cause la Foncière du Triangle d’or, détenue par l’homme d’affaires britannique Adrien Labi, propriétaire d’une douzaine d’immeubles dans le quartier. Son patrimoine, autrefois estimé à 1,5 milliard d’euros, serait aujourd’hui autour de 800 millions. L’homme est poursuivi pour fraude fiscale et blanchiment aggravé, tandis que plusieurs de ses bâtiments, selon l’association DAL, restent « vides à 80 ou 90 % ». 
 
L’association réclame des réquisitions publiques au nom de la crise du logement, en s’appuyant sur une ordonnance de 1945 qui autorise l’État à occuper temporairement les biens laissés vacants depuis plus de six mois. 
 
Mais la maire du VIIIᵉ, Jeanne d’Hauteserre, dit ne pas avoir les moyens d’agir : « Ce sont des biens privés, il faut pouvoir les racheter. Et je ne vois pas comment l’État pourrait trouver l’argent pour ces immeubles. » L’élue s’inquiète pourtant de la situation démographique : le VIIIᵉ arrondissement a perdu près de la moitié de ses habitants en cinquante ans. « J’ai 2 000 familles qui attendent à être relogées », alerte-t-elle. 
 
En février dernier, l’un des immeubles d’Adrien Labi, rue du Boccador, avait été mis aux enchères pour 43 millions d’euros, avant que la procédure ne soit suspendue. Un épisode qui illustre, selon les militants, l’ampleur du paradoxe parisien : une capitale en crise du logement… où des immeubles entiers restent vides. 
 

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