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31 oct. 2025
Airbnb présent dans 8 communes sur 10 en France
Une étude du centre de réflexion Terram montre la diffusion massive des locations touristiques, désormais présentes dans la quasi-totalité du pays, tout en restant concentrées sur les zones les plus attractives.
Une présence désormais quasi généralisée
Huit communes françaises sur dix comptent au moins une offre Airbnb. C’est le principal enseignement d’une étude publiée par le centre de réflexion Terram, qui s’appuie sur les données officielles de la plateforme. En 2013, seules quelques zones côtières, stations alpines et grandes métropoles accueillaient ce type de locations. Douze ans plus tard, 28 298 communes sur 34 874 disposent d’au moins un hébergement, contre seulement 5 418 dotées d’un hôtel.
Une activité concentrée sur les pôles touristiques
Si Airbnb est désormais présent partout, l’essentiel des nuitées reste concentré dans les zones à forte attractivité : littoraux, montagnes, villes patrimoniales et grandes métropoles. Entre 2018 et 2024, le nombre total de nuitées réservées sur les plateformes comme Airbnb, Booking ou Abritel a plus que doublé, alors que la fréquentation hôtelière stagnait.
Les chiffres sont impressionnants : à Paris, certains arrondissements dépassent 15 000 nuitées pour 1 000 habitants. Sur la côte aquitaine, les communes littorales atteignent régulièrement 5 000 nuitées pour 1 000 habitants. Dans la vallée de la Loire, 45 communes franchissent le seuil des 10 000, et Saint-Aignan — où se situe le zoo de Beauval — enregistre 73 000 nuitées pour moins de 3 000 habitants. Même tendance en Dordogne, autour de Sarlat et Lascaux, où les réservations dépassent 15 000 nuitées dans plusieurs communes.
Des effets sur le logement contestés
L’étude de Terram relativise toutefois l’impact d’Airbnb sur la crise du logement. Selon ses auteurs, la plateforme « s’appuie majoritairement sur le parc résidentiel » et aurait « accentué des tensions déjà existantes », sans en être la cause directe.
Une conclusion que certains chercheurs contestent. Pour Thomas Aguilera, maître de conférences à Sciences Po Rennes, cette analyse « passe à côté du cœur du problème » : le type de logements loués et le niveau de professionnalisation des hôtes. Selon lui, mesurer l’impact réel d’Airbnb suppose d’étudier la concentration de l’offre, la part de résidences principales ou secondaires et la fréquence de location, autant d’éléments déterminants dans la crise du logement et le phénomène de surtourisme.