Comprendre l'immobilier

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31 oct. 2025
Immobilier : quel impact sur la valeur d’un bien marqué par la mort ?
Acheter ou vendre un logement où s’est produit un drame reste un exercice délicat. Si la loi n’impose pas d’en informer l’acquéreur, la transparence s’impose souvent d’elle-même. Le poids du passé, la nature des faits et leur notoriété influencent directement la valeur du bien.
Certaines ventes célèbres en témoignent. À Paris, l’appartement où Claude François est mort électrocuté en 1978 a été vendu fin 2024 pour 950 000 euros. L’acheteuse, loin d’être superstitieuse, a surtout été séduite par la vue exceptionnelle sur la capitale. D’autres acquéreurs, comme Pierre et sa compagne, ont acheté un deux-pièces parisien où un ancien occupant est décédé. Prévenus par l’agent immobilier, ils n’y ont vu qu’un détail : « La première chose qu’on a faite, c’est de changer le parquet.  

En matière juridique, aucun texte n’impose explicitement de signaler un décès dans un logement, puisqu’il relève de la vie privée. Toutefois, selon l’article 1112-1 du Code civil, les parties doivent partager toute information déterminante pour le consentement de l’autre. En pratique, un décès naturel ne requiert pas d’être mentionné, sauf circonstances particulières, alors qu’une mort violente – suicide, meurtre ou drame accidentel – devrait être portée à la connaissance des acheteurs. À défaut, ceux-ci peuvent demander une annulation de la vente ou une baisse du prix. 

L’impact sur la valeur d’un bien dépend du type d’événement et de sa notoriété. Une décote de 10 à 20 % est observée en cas de suicide, de 20 à 40 % pour un homicide, et jusqu’à 60 % dans les affaires criminelles médiatisées. Le chalet de la famille Flactif au Grand-Bornand s’est ainsi vendu 40 % en dessous de sa valeur estimée, tandis que la maison des Dupont de Ligonnès à Nantes a d’abord été cédée à moitié prix avant de reprendre 60 % de valeur après travaux. Quant à la maison du tueur en série Henri Désiré Landru, elle est partie à 375 000 euros au lieu des 450 000 initialement demandés. 

Avec le temps, certains lieux effacent leur réputation. « En fait, tout dépend de ce qui s’est passé, de l’état du bien, du temps qui s’est écoulé, de la psychologie de l’acheteur et aussi du marché, observe Éric Allouche, directeur exécutif du réseau ERA Immobilier. Le fait qu’il y ait des caractéristiques exceptionnelles ou une situation prisée peut compenser l’impact des faits, surtout si le temps a passé ». La rue Erlanger, dans le XVI arrondissement de Paris, malgré plusieurs drames célèbres, reste ainsi très recherchée. Comme souvent dans l’immobilier, la localisation et les caractéristiques du bien finissent par l’emporter sur son passé. 

 
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