Comprendre l'immobilier
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31 oct. 2025
Londres : l’exode fiscal des ultrariches fait vaciller le marché immobilier de luxe
Le marché londonien des biens à plus de 5 millions de livres connaît une secousse sans précédent. En un an, le nombre de propriétés affichées à ce prix a bondi de 43 %, conséquence directe de la fin du statut fiscal privilégié des “non-domiciled”.
Le marché de l’immobilier de prestige londonien traverse une période de turbulences. Selon Bloomberg, le nombre de biens mis en vente à plus de 5 millions de livres sterling (environ 5,7 millions d’euros) a atteint un niveau record cet été, en hausse de 43 % sur un an. En cause : la suppression, effective depuis avril, du régime fiscal des “non dom”, qui permettait aux résidents fortunés non domiciliés au Royaume-Uni d’être exonérés d’impôt sur leurs revenus étrangers pendant quinze ans. Désormais, cette période est réduite à quatre ans, et les avoirs situés à l’étranger deviennent imposables sur les droits de succession après dix ans de résidence.
Redoutée depuis plusieurs années, cette réforme a entraîné un exode massif des grandes fortunes, avec près de 10 800 départs de millionnaires en 2024, selon Henley & Partners. Parmi eux : Guillaume Pousaz, fondateur de Checkout.com, ou encore Nassef Sawiris, deuxième homme le plus riche d’Égypte.
Beaucoup de ces expatriés ont choisi Dubaï, Milan ou Monaco, sans pour autant tourner la page londonienne. “Ils ont déménagé, mais ils n’ont pas vendu leur domicile car ils comptent bien revenir. D’ailleurs, leurs enfants sont encore scolarisés à Londres”, confie George Azar, président de Sotheby’s International Realty.
Pour l’heure, l’effet est brutal : les transactions sur les biens supérieurs à 5 millions de livres ont chuté de 35 % en un an. Mais les professionnels du secteur restent confiants : le marché pourrait rebondir d’ici trois ans, en fonction du résultat des prochaines élections.
Nigel Farage, leader du parti Reform UK, a d’ailleurs promis de rétablir un régime fiscal favorable pour attirer à nouveau ces fortunes, moyennant une contribution unique de 250 000 livres (287 000 euros). Un signal qui pourrait, à terme, ranimer l’appétit des investisseurs internationaux pour Londres, éternelle place forte du luxe et de la finance.