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07 nov. 2025
Loyers impayés : des disparités territoriales marquées selon Imodirect
Les impayés de loyers dans le parc locatif privé ne cessent d’augmenter depuis 2020, conséquence directe de la crise sanitaire, puis de la flambée des prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine. Près de 4 % des locataires sont aujourd’hui concernés, contre à peine 1 % avant la pandémie.
Au-delà des difficultés économiques générales, les chiffres confirment une aggravation de la situation. En 2024, 171 000 commandements de payer ont été délivrés, soit 11 % de plus qu’en 2023, tandis que les expulsions ont quasiment doublé. Selon Arnaud Hacquart, président d’Imodirect, “il y a eu un premier effet post-Covid avec des pertes d’emploi, des difficultés dans un certain nombre de secteurs, mais la vraie hausse a eu lieu juste après avec l’inflation liée à la guerre en Ukraine, fin 2022 début 2023, où l’on a observé de nombreuses difficultés. 

Des écarts importants entre départements 

Si la tendance est nationale, les niveaux d’impayés varient fortement selon les territoires. Les données de l’assureur Mila, publiées dans le baromètre d’Imodirect, révèlent des taux proches de 1 % dans la Somme, les Hautes-Alpes ou la Haute-Loire, mais jusqu’à 8,3 % dans l’Ariège, 7,7 % en Guyane, 7,5 % à La Réunion ou encore 7,1 % dans l’Allier. 

Dans son analyse, Imodirect distingue la situation des grandes villes, où les impayés se stabilisent, du reste du territoire, où « la situation empire ». « Les chiffres confirment une tendance : dans les grandes villes, la baisse de l’inflation et l’adaptation du marché permettent de contenir les impayés, même si la vigilance reste de mise », observe Arnaud Hacquart. À l’inverse, dans des zones moins tendues comme l’Allier, les hausses de loyers et la précarité énergétique aggravent les difficultés. Dans ce département, le nombre de commandements de payer a doublé depuis 2020. 

Précarité énergétique et fragilités structurelles 

Dans la Meuse, où les impayés atteignent 6,7 %, la vétusté du parc immobilier et l’humidité du bâti alourdissent les charges énergétiques. La situation est aggravée par le faible nombre d’acteurs publics : un seul bailleur social gère l’ensemble du département, ce qui limite les possibilités de relogement pour les ménages en difficulté. En Seine-Saint-Denis, le taux d’impayés (5,8 %) s’explique par une population plus vulnérable et un encadrement des loyers encore peu respecté. 

Des solutions amiables privilégiées 

Malgré l’inquiétude croissante des bailleurs, la majorité des litiges se résolvent à l’amiable. Pour se prémunir, les experts d’Imodirect recommandent la souscription à une garantie loyers impayés, dont le coût se situe entre 2,5 % et 5 % du loyer. « Avec la démocratisation des assurances, le propriétaire est sûr d’avoir un loyer, donc je ne pense pas que la hausse des impayés décourage les propriétaires. En revanche, c’est plutôt le squat qui peut en découler qui devient une source d’inquiétude », conclut Arnaud Hacquart. 
 

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