Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

21 nov. 2025
Épargne-retraite : le PER s’installe mais peine encore à convaincre
Depuis sa création en 2019, le plan d’épargne-retraite (PER) monte en puissance. Les derniers chiffres montrent une progression notable des versements comme du nombre de souscripteurs, signe que l’outil commence à trouver sa place dans le paysage de l’épargne longue. Pour autant, son efficacité et son équité continuent de susciter des doutes, ce qui freine son adoption massive.
Un produit en forte croissance
 
Sur les neuf premiers mois de 2025, les cotisations sur les PER assurantiels ont bondi de plus de 20 % par rapport à l’année précédente. Avec plus de 100 milliards d’euros d’encours et plusieurs millions d’épargnants, le PER représente désormais une part significative de l’épargne destinée à compléter les revenus futurs.
 
Une grande partie de cette progression reste toutefois liée aux transferts d’anciens contrats (PERP, Madelin, Préfon, Perco…), ce qui nuance l’enthousiasme affiché par la profession. La dynamique devrait néanmoins se poursuivre avec le vieillissement de la population et la fragilisation progressive du système par répartition.
 
Un besoin d’épargne reconnu… mais pas forcément via le PER
 
Les Français savent qu’ils devront compléter leur retraite : une large majorité juge indispensable d’épargner pour maintenir son niveau de vie. Mais ce constat ne se traduit pas automatiquement par l’ouverture d’un PER. Beaucoup privilégient des produits liquides, faciles d’accès, comme le livret A ou l’assurance-vie, considérés comme plus simples et rassurants.
 
Conséquence : dans les enquêtes d’opinion, le PER arrive derrière d’autres placements perçus comme plus attractifs ou plus « lisibles », notamment l’assurance-vie ou l’immobilier locatif.
 
Des atouts réels mais des limites persistantes
 
Le PER est plus souple que les anciens produits d’épargne-retraite : possibilité de sortie en capital, déblocage anticipé pour acheter sa résidence principale, gestion plus flexible… Mais il reste un produit « tunnel » : sauf pour les exceptions liées à des accidents de la vie, l’épargne est bloquée jusqu’à la retraite.
 
L’avantage fiscal, qui permet de déduire ses versements de son revenu imposable, bénéficie surtout aux ménages les plus fortement imposés. Ce point cristallise les critiques, certains jugeant le dispositif peu équitable. Plusieurs rapports publics ont récemment remis en question cette mécanique.
 
Une performance très variable selon les contrats
 
Autre difficulté : la grande hétérogénéité des résultats, liée à la gestion financière. D’un contrat à l’autre, les performances peuvent varier dans des proportions considérables. Sur un horizon de trente ans, les écarts de rendement observés vont de minuscules pourcentages à des résultats très élevés, ce qui peut aboutir à un patrimoine final quatre fois plus important selon le gestionnaire choisi. Une volatilité qui interroge sur la capacité du PER à offrir un complément de retraite réellement fiable pour tous.
 
 
retraite PER
haut de la page