Le début d’année avait pourtant été prometteur : baisse des taux, corrections de prix avoisinant 10 %, regain d’intérêt pour la pierre et retour d’une clientèle américaine. Mais l’atmosphère s’est nettement tendue depuis la fin octobre. Le marché se divise désormais en deux catégories. Les propriétaires les plus riches sont les premiers à prendre la poudre d’escampette. Comme le souligne Richard Tzipine, directeur général de BARNES : « Ce sont ceux qui peuvent partir. Des entrepreneurs qui ont vendu leur société ou encore des retraités fortunés qui sont libres de s’installer où ils veulent. » Cette clientèle, qui dispose de marges de manœuvre importantes, alimente une hausse des mandats, en particulier pour les biens d’exception. « On a plus de mandats, notamment sur les très haut de gamme, au-dessus des 8 ou 9 millions d’euros », ajoute-t-il, estimant cette progression à environ 10 % sur un an.

 

L’Italie attire particulièrement ces vendeurs, tout comme Dubaï ou la Suisse. Parallèlement, l’incertitude ambiante refroidit les acheteurs français. « Ils sont plus frileux. Ils hésitent beaucoup avant d’avancer, revoient à la baisse leur budget », observe Richard Tzipine. Les grandes familles restent actives, notamment pour des biens très spacieux dans l’Ouest parisien, mais la sélection est plus sévère que jamais : les appartements impeccables, lumineux, en étage élevé ou climatisés partent vite au bon prix, tandis que les biens moins qualitatifs peinent à trouver preneur ou s’écoulent avec de fortes décotes.