Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

03 juin 2020
Résumé de l'actualité immobilière du 2 juin
1- Les professionnels toujours partagés face à l’hypothèse d’une baisse des prix de l’immobilier 2- Le gouvernement anticipe une récession de 11% sur l’année 2020 3- Libéralisation de l’activité notariale : l'Autorité de la concurrence tiendra compte de la pandémie de Covid-19

1- Les professionnels toujours partagés face à l'hypothèse d'une baisse des prix de l'immobilier

 

Les hypothèses des acteurs et observateurs du marché immobilier restent pour le moins contradictoires pour les prochains mois : certains prédisent une baisse des prix pouvant aller jusqu'à 15%, d'autres attendent une poursuite de la dynamique haussière à l’œuvre ces dernières années. 

 

 

Un rebond technique provisoire attendu 

 

 

Selon France Info, dès la fin de la « pause » imposée par le confinement, les transactions sont par exemple reparties à la hausse en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. « On a été littéralement débordés de coups de fil pour des visites », explique au média Bertrand Mathieu, responsable d'une agence immobilière à La Ciotat (Bouches-du-Rhône). Autre tendance observée : la fuite des centres-ville et l'engouement pour les extérieurs. Seloger annonce que les recherches concernant les maisons avec jardin dans les villes moyennes ont beaucoup augmenté durant le confinement. A Paris, où les prix battaient déjà des records avant la crise sanitaire, les appartements dotés d'un extérieur voient leur cote exploser. Selon Le Parisien, la présence d'un balcon ou d'une terrasse fait désormais grimper le prix d’un bien de près de 9% en moyenne.

 

Mais cette dynamique pourrait n'être que provisoire : elle pourrait résulter d’un effet de « rattrapage », porté par des ménages contraints de déménager avant la rentrée scolaire et ayant vu leur projet freiné. 

 

Des prévisions très disparates selon les observateurs

 

Selon une étude de Standard and Poor's (S&P), les prix de l'immobilier devraient baisser dans toute l'Europe. En France, l'agence de notation américaine prévoit un recul de 1,4 % en moyenne en 2020. Un chiffre global qui cache de grandes disparités entre les territoires, et reste très inférieur à la progression de 4% enregistrée en 2019. Des termes de S&P, ces conclusions restent à considérer comme de simples hypothèses, tant sont nombreux les facteurs entrant en ligne de compte dans la formation des prix de l'immobilier (durée de présence du virus, éventuelle seconde vague, impacts de la crise sur le marché du travail, etc.).

 

Si S&P anticipe une baisse de prix, l'étude trimestrielle des notaires d'Ile-de-France évoque au contraire une hausse à moyen terme. Si les transactions ont chuté de 90% pendant le confinement, les prix ont progressé de 5%, explique Thierry Delesalle, notaire et président de la commission statistique de la chambre des notaires d'Ile-de-France. Cependant, l’étude ne se base que sur les promesses de vente signées ou négociées avant la crise sanitaire. La vraie tendance de l'évolution des prix ne devrait être connue qu’au troisième trimestre, et dépendra des conséquences économiques effectives de la pandémie : « Si vous avez deux millions de chômeurs en plus, il y aura un impact sur le marché immobilier, c'est évident », souligne Thierry Delesalle.

 

Du côté des agents immobiliers, la question du ralentissement du marché immobilier reste hautement sensible, beaucoup craignant de formuler une prophétie auto-réalisatrice. « Si on dit trop que les prix vont baisser, les gens vont attendre que les prix baissent pour acheter, et c'est ça qui entraînera la baisse des prix », pointe ainsi Serge T., agent immobilier dans la région de Toulouse.

 

Henry Buzy-Cazaux, Président de l'IMSI (Institut du Management des Services Immobiliers), conclut le même sens. Dans une tribune publiée dans Les Echos, il prie les professionnels de « dire la vérité », et juge une chute des prix « inexorable », celle-ci pouvant atteindre 5 à 15% selon la région.

 

Des pronostics complexes à établir

 

 

Peu d’observateurs s’affirment en mesure de prévoir avec certitude une hausse ou une baisse des prix de l'immobilier à ce stade. Pour Bertrand Mathieu, le marché de l'immobilier dépend de 4 facteurs : « l'économie, l'emploi, les taux d'intérêt et le moral. Et on se doute qu'en septembre, ça va être compliqué au moins sur trois d'entre eux : la reprise, le marché de l'emploi et la confiance ». Des fondamentaux auxquels il convient d’ajouter les anticipations des acheteurs et vendeurs : dans une conjoncture économique marquée par des bouleversements inédits, personne ne peut donc annoncer la tendance à l’œuvre d’ici 3 à 6 mois.

Force est cependant de constater que les mauvais signaux se succèdent depuis la sortie du confinement : les suppressions d'emplois annoncées chez Renault et dans l'aérien ou envisagées à la SNCF, les dépôts de bilan de Naf Naf, Camaïeu ou André, et les difficultés de nombreuses entreprises malgré les aides historiques déployées par l'État. En avril, le chômage a progressé de 22%. La France comptait 4,5 millions de demandeurs d'emploi, chiffre qui égale celui de 1996. Cette crise devrait probablement inciter une partie des Français à retarder leur projet immobilier et à épargner par crainte de l'avenir. Pendant le confinement, ceux-ci ont déjà mis de côté 55 milliards d'euros, selon une étude de l’OFCE.

 

 Source : Ideal-investisseur

2- Le gouvernement anticipe une récession de 11% sur l’année 2020

Alors qu’une chute du PIB de 8% sur l’année 2020 était pronostiquée par les autorités françaises, le gouvernement a dû revoir sa copie. Invité ce mardi matin sur RTL, Bruno Le Maire a estimé que la récession devrait être de l’ordre de 11% sur l’année 2020 après une chute du PIB de 5,3% au premier trimestre. Le ministre de l’Economie et des Finances annonce que « le choc de la crise a été extrêmement violent en France » et que « le plus dur est devant nous ». Il ajoute que « Cela va se payer dans la croissance (...) Le choc économique est extrêmement brutal ».

 

Un soutien infaillible à l’économie française pour un rebond en 2021

 

Bruno Le Maire a réitéré la volonté du gouvernement d’utiliser tous les moyens nécessaires et de faire le maximum pour soutenir l’économie française. Le « quoi qu’il en coûte » prononcé par Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée du 12 mars reste d’actualité. « Le gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour porter assistance, pour prendre en charge les malades, pour sauver des vies. Nous sommes dans cette phase où nous apportons un soutien massif aux secteurs les plus touchés pour éviter des faillites en cascade » insiste le ministre avant d’ajouter qu’il a « la conviction absolue que nous allons rebondir en 2021 ». 

 

Pas d’augmentation des impôts selon Bruno Le Maire

 

Le ministre de l’Economie et des Finances a également confirmé le maintien de la politique fiscale du gouvernement. Malgré la récession, le gouvernement ne souhaite pas augmenter les impôts. « Il faut tenir le cap de la baisse des impôts pour les ménages », a répété Bruno Le Maire. « Le défi principal de l'économie française est le même en 2020 qu'en 2017, c'est relancer la compétitivité constante. »

 

 Source : RTL

3- Libéralisation de l’activité notariale : l'Autorité de la concurrence tiendra compte de la pandémie de Covid-19

L’Autorité de la concurrence lance une consultation publique en vue de préparer un nouvel avis sur la liberté d’installation des notaires et de proposer une révision de la carte arrêtée en décembre 2018. 

 

En application de la loi du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité de chances économiques (« loi Macron »), l’activité notariale connaît une relative libéralisation alors que l'ouverture de nouveaux offices était jusqu'alors extrêmement encadrée. 

 

Cette ouverture suscite l'opposition des instances de la profession qui craignent les conséquences économiques d'une ouverture à la concurrence jugée trop brusque.  

 

La loi prévoit pourtant que, dans les deux ans suivant son adoption, la carte rendue publique par l’arrêté conjoint des ministres de la Justice et de l’Économie du 3 décembre 2018 fasse l’objet d’une révision, après consultation préalable de l’Autorité de la concurrence.  

 

C'est dans ce contexte, auquel s'ajoute désormais la crise du coronavirus, que l'Autorité doit formuler cet été ses recommandations sur la suite de la libéralisation.  

 

« Comme un grand nombre d'autres professions, les notaires ne sont pas épargnés par cette crise, certains offices ayant subi un ralentissement très important de leur activité pendant la période de confinement », a admis l'institution. C’est pourquoi, ses recommandations « tiendront compte de l'impact, à court, moyen et long terme, de la pandémie de Covid-19 sur l'activité notariale », a-t-elle annoncé. 

 

L'Autorité a aussi annoncé qu'elle allait réviser les dernières mesures d'ouverture en date, remontant à la fin 2018. Celles-ci prévoyaient l'installation d'un peu plus de 700 notaires supplémentaires en France. 

 

Pour rappel, la précédente carte avait délimité 229 zones d’installation libre (« zones vertes ») dans lesquelles 733 nouveaux notaires libéraux sont appelés à s’installer d’ici décembre 2020. Par ailleurs, 77 zones d’installation contrôlée (« zones orange ») ont été identifiées. Dans celles-ci, les demandes de création d’office sont soumises à un examen au cas par cas du Garde des sceaux, après avis de l’Autorité de la concurrence.  

 

Pour l'heure, environ la moitié de cet objectif a été concrétisé, selon l'Autorité, qui fait état de 330 nouveaux offices créés, les autorisations ayant été données par tirage au sort du fait de l'afflux massif de demandes.

Source : Autorité de la concurrence

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