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11 avr. 2022
Le dispositif Denormandie prend acte de son échec
Lancé en 2019, le Denormandie, dispositif de défiscalisation dans l’immobilier ancien, ne va profiter qu’à moins de 250 ménages en 2022, alors qu’il est connu par 47 % des Français.
Déclinaison du Pinel mais pour l’ancien, le Denormandie permet une réduction fiscale jusqu’à 21 % du prix du bien pour une durée de location de 6 à 12 ans avec des loyers plafonnés, pour des biens nécessitant des travaux, représentant au moins 25 % du coût total de l’opération, frais de notaire inclus. L’objectif du dispositif lancé par l’ancien ministre de la Ville et du Logement était d’encourager la rénovation dans l’ancien et de mettre sur le marché des logements abordables. 

Mais le succès du Pinel a empêché l’émergence du Denormandie : avec seulement 245 ménages concernés, la réduction d’impôt aura donc un coût estimé à 2 millions d’euros pour les finances publiques en 2022, loin des 15 millions d’euros budgétisés en 2021 et les 6 millions d’euros pour 2020. A comparer avec le 1,4 milliard d’euros du Pinel, pour 257 000 ménages bénéficiaires en 2022.  

Trop de contraintes pour un véritable gain 

De même, le Denormandie ne concerne que les biens situés en zone labellisée « Cœur de Ville » ou qui ont passé une convention d’opération de revitalisation du territoire, donc des villes de taille intermédiaire, avec des centres urbains qui cherchent à se dynamiser et avec un bassin d’emploi limité, qui attire donc moins étudiants et jeunes actifs. Or, l’avantage fiscal du Denormandie dépend de la location effective du bien, du coût des travaux qui doivent permettre a minima la catégorie E sur le DPE et qui s’envole avec la crise des matériaux. Ces contraintes rendent le dispositif très peu incitatif, avec un coût global pouvant rapidement atteindre le niveau d’un bien de défiscalisation dans le neuf comme le Pinel. 

 
Source : MoneyVox / Reproduction interdite 

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