Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

24 juin 2020
Résumé de l'actualité immobilière du 19 juin
1- Comment le confinement a fait évoluer le regard des locataires et des propriétaires sur le marché immobilier 2- Les locations saisonnières de résidences haut de gamme explosent 3- Les refus de prêts immobiliers augmentent

1- Comment le confinement a fait évoluer le regard des locataires et des propriétaires sur le marché immobilier

 

Une étude SeLoger, réalisée du 14 au 18 mai, aborde l’évolution de la perception des locataires et des propriétaires du marché immobilier, au travers des réponses de 2 400 locataires et 654 bailleurs. 

 

L’optimisme de retour du côté des bailleurs

 

A l’issue de la période de confinement, près de 6 bailleurs sur 10 anticipent une stabilisation des loyers. La plupart s’affirment optimistes quant à leur pouvoir d’achat personnel pour les mois à venir ; de plus, ils sont de moins en moins nombreux à redouter des impayés liés à la crise sanitaire (seulement 38 % s’avouent inquiets, contre 50 % en avril).

 

L’enquête souligne aussi que 81 % des propriétaires bailleurs ont vu leurs projets locatifs impactés par la crise (32 % évoquent des retards dans les démarches, 31 % des projets reportés, 4 % des projets annulés). Un pourcentage certes élevé, qui témoigne de l'étendue des impacts du gel du marché immobilier pendant plus de 2 mois, mais néanmoins orienté à la baisse : à titre de comparaison, 96 % des projets locatifs des bailleurs avaient été affectés par les mesures de confinement en avril dernier.

 

L'étude souligne par ailleurs que seuls 28 % des bailleurs envisagent une dégradation de leur pouvoir d’achat personnel dans les 6 prochains mois (contre 52 % pendant le confinement). Désormais, 1 bailleur sur 2 estime que ses finances personnelles ne seront pas impactées par la crise, et 11 % pensent même qu’elles pourraient s’améliorer.

 

Il apparaît aussi qu’une majorité de propriétaires bailleurs (58 %) s'attend à une stabilisation du montant des loyers en France dans les 6 prochains mois : suite au déconfinement, à peine 20 % des propriétaires avouent s’attendre à une baisse des loyers - contre 35 % au cours du confinement. La part de propriétaires selon lesquels les loyers devraient, au contraire, augmenter dans les mois à venir, bondit de 10 % en avril à 21 % en mai.

 

« À l’heure du déconfinement, les bailleurs se montrent moins disposés à revoir les loyers à la baisse. Au contraire, la part de ceux qui envisagent une hausse a même doublé entre avril et mai. Mais d’une manière générale, c’est la stabilité des loyers qui pèse le plus dans la balance d’après les anticipations des bailleurs eux-mêmes », analyse Séverine Amate, Directrice des relations publiques de SeLoger. 

 

Des locataires remobilisés dès la fin du confinement

 

A peine le déconfinement lancé, le marché de la location a retrouvé un vrai dynamisme. Selon l’étude SeLoger, quelque 41 % des projets de location d’un logement ayant été engagés ont été relancés dès le 11 mai dernier. Covid-19 oblige, ceux qui ont dû être décalés l’ont été au mois de juin (22 % d’entre eux), à l’été (14 %), à la rentrée (15 %), voire à l’année prochaine (12 %).

 

« Le volume de consultations des annonces et les mises en relation avec les professionnels explosent depuis le déconfinement. La dynamique de rattrapage est constatée sur la location, mais également sur l’achat  », souligne Séverine Amate.

 

S’ils ont été repris rapidement, certains projets ont pu évoluer en raison de la crise (4 %). Ainsi, 22 % des futurs locataires ayant modifié leur recherche pendant le confinement cherchent à se rapprocher des métropoles où se concentrent les créations d’emplois ; 36 % souhaitent s’en éloigner. Pour 16 % des locataires, la présence d’un espace extérieur (terrasse, balcon, jardin) constitue un critère essentiel - même si cet aspect constituait déjà un critère important pour 56 % des locataires avant même l’expérience du confinement.

 

« L’envie d’un extérieur chez les futurs locataires n’est pas née du confinement. L’expérience de l’enfermement n’a fait qu’accentuer ce besoin pour en faire un critère essentiel », pointe ainsi Séverine Amate.

Source : Businessimmo

2- Les locations saisonnières de résidences haut de gamme explosent

 

Comme elles l’avaient pressenti, les agences immobilières de luxe voient la demande de locations saisonnières rebondir de façon exponentielle. La fait de finalement pouvoir partir en vacances a fait exploser le nombre de réservations. « Il y a deux fois plus de monde qu'en temps normal », confirme Philippe Thomine Desmazures, du réseau Barnes sur la côte basque et landaise.

 

La plateforme Airbnb a quant à elle annoncé que le nombre de réservations a été multiplié par deux le 10 mai par rapport au début du confinement. 

 

La fermeture des frontières a encouragé les Français à prendre des vacances dans l’Hexagone. Le confinement a aussi poussé les vacanciers à prendre de plus longs séjours avec une moyenne de 18 jours contre 10 les années précédentes.

 

Les bords de mer, en particulier dans les Alpes-Maritimes, le Var et la Gironde, sont très prisés. Mais la montagne et les campagnes restent des destinations de choix pour des citadins en recherche d’espace. 

 

La problématique reste l’offre insuffisante par rapport à la demande. Beaucoup de propriétaires de résidences secondaires ont décidé de s’y confiner plutôt que de la louer cette année. Les agences sont donc confrontées à un nouvel enjeu : satisfaire une demande en hausse avec une offre réduite.

Source : Les Echos

3- Les refus de prêts immobiliers augmentent  

 

Sur la période de janvier jusqu’à mi-juin, la part du refus des demandes de crédit a atteint 9,8%, contre 6,6% entre janvier à fin mai, selon le courtier Vousfinancer.com. 

 

Malgré une volonté des professionnels du secteur d’assouplir les règles en matière d’emprunt immobilier, celles-ci vont rester aussi sévères au cours des prochains mois. Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) a, lors de sa réunion mensuelle jeudi 18 juin, confirmé la recommandation émise le 20 décembre dernier, qui imposait un niveau d’endettement limité à 33% des revenus disponibles de l’emprunteur et une durée de crédit maximale de 25 ans. 

 

Face à une reprise dynamique au lendemain du confinement le 11 mai dernier après deux mois d’arrêt total d’activité, une partie des professionnels de l’immobilier exprime leur mécontentement face au blocage de la situation. Un courtier en ligne s’alarme : « L'application de cette recommandation est un frein à l'octroi de crédit et pénalise tout le monde : les ménages modestes qui ne peuvent rallonger la durée de leur prêt pour compenser leurs faibles revenus, les investisseurs locatifs déjà propriétaires à crédit et même les banques prisonnières du niveau historiquement bas du taux d'usure et de ces recommandations rigides ».

 

Des assouplissements sont-ils à prévoir ? 

 

Les restrictions en vigueur depuis 2020 entraînent d’ores et déjà des effets pervers visibles. Une professionnelle appelant à plus de flexibilité explique que « S'il est logique de vouloir protéger les emprunteurs, la marge de flexibilité fixée à 15 % des dossiers (NDLR : octroyée par le Haut Conseil pour s'affranchir de ces critères dans certains cas très stricts) offerte aux banques devrait être doublée à 30 % pour aider à financer des emprunteurs solvables qui ont un reste à vivre suffisant, soit en moyenne 1 500 euros pour un couple qui dépasse les 33 % d'endettement ». Cette notion de « reste à vivre » serait ainsi plus large et plus souple que le taux d’endettement actuellement fixé à 33% par la Banque de France. 

 

Toutefois, le Haut Conseil n’a pas fermé la porte à d’éventuels aménagements futurs en précisant « suivre attentivement les développements du marché immobilier au regard de l’évolution de la conjoncture économique ».

Source : La parisien

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