Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

05 juil. 2022
L’immobilier a le moral en berne
Hausse du coût des logements, remontée des taux de crédit, explosion du coût des travaux… Les ménages ont le moral en berne, et l’immobilier devrait en ressentir les effets.

Alors que 2021 avait été une année exceptionnelle, avec 1,2 million de transactions, des prix en hausse de 10,7 % pour les maisons et de 7,4 % pour les appartements, le printemps fut une saison de décélération alors qu’elle est normalement synonyme de bombance pour l’immobilier, même pour les ventes de maisons et le luxe. L’euphorie est passée. Les acheteurs réfléchissent plus froidement. Depuis un mois, le marché est un peu mou. La fin de l’année sera plus difficile », confirme Richard Tzipine, directeur général du réseau Barnes, qui note que le très haut de gamme se porte toujours bien. « Une villa face à la mer, un appartement avec une vue magnifique continuent à partir vite et très cher. C’est plus compliqué pour 90 % du marché ». 

Si proche, et pourtant si loin 

L’appétit des Français pour la pierre est pourtant toujours là, avec sa valeur refuge, mais les prix sont devenus trop importants pour certains ménages, à l’heure où le prix moyen d’une maison atteint les 300 000 euros, même en milieu rural. « Les prix ont atteint une forme de plafond de verre. Les gens réfléchissent à deux fois avant d’acheter », raconte Vincent Briand, directeur de plusieurs agences ERA Immobilier à Tours. « Une maison dans le centre de Tours, c’est 4500 euros du m2. C’était inimaginable il y a quelques années. » Pour acheter un appartement ou une maison, il faut désormais près de 21 % d’apport, alors que les banques n’en demandaient presque plus en 2017 : tant pis pour ceux qui ne le peuvent pas, alors que l’octroi de crédit subit la remontée des taux et des conditions plus strictes, l’emprunt au-delà de 25 ans et les mensualités au-dessus de 35 % des revenus étant interdits. Enfin, le taux d’usure demeure l’épée de Damoclès suprême pour les ménages les plus fragiles. « C’est un dossier sur quatre qui part à la trappe. Ce sont des clients qui étaient parfaitement finançables il y a un an », alerte Olivier Lendrevie, président du courtier Cafpi. 

Les investisseurs également touchés 

Même les investisseurs locatifs souffrent du durcissement des conditions de crédit et doivent faire face à la loi Climat et Résilience, qui interdira de location les passoires thermiques, dès 2023 pour les biens notés G. Or, selon les professionnels, on parlerait de 7 à 8 millions de logements, pour lesquels les investisseurs rechignent à s’engager dans des travaux coûteux. Enfin, le neuf est aussi à l’arrêt, avec des matériaux dont les prix s’envolent de plus de 20 % et une main d’œuvre de plus en plus rare. « Certains promoteurs préfèrent ne pas prendre de risque plutôt que de s’engager sur quelque chose de périlleux. Cela diminue le nombre de biens disponibles », souligne Eric Allouche, président du réseau ERA France. 

Cependant, malgré ce ralentissement, beaucoup de ménages sont en capacité d’acheter, même s’ils doivent faire des concessions sur la surface et l’emplacement ; pas de krach à l’horizon donc. 

Source : Le Figaro / Reproduction interdite 

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