Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

06 juil. 2020
Résumé de l'actualité immobilière du 3 juillet
1 - Logement : la crise sanitaire a fait plonger la délivrance des permis de construire, les acteurs du BTP demandent des mesures d’urgence 2 - Légère progression des charges de copropriété 3 - Les points clés de l’interview d’Emmanuel Macron

1 - Logement : la crise sanitaire a fait plonger la délivrance des permis de construire, les acteurs du BTP demandent des mesures d’urgence 

 

Sur 1 an, le recul du nombre de permis de construire délivrés atteint 8,8 %, alors que la dynamique du secteur était orientée à la hausse avant la crise sanitaire. Face à l’urgence, le ministère du Logement dévoile un ensemble de mesures pour éviter une forte baisse d’activité à partir de septembre.  

 

Observateurs et professionnels du secteur le pointent depuis des mois : la pandémie de COVID-19 a porté un coup sans précédent à la production résidentielle. Selon les chiffres du ministère de la Cohésion des territoires parus ce jeudi 2 juillet, le nombre de permis de construire délivrés a chuté de 8,8 % en mai 2020 sur 1 an, l'activité des services d'urbanisme des mairies et des intercommunalités ayant été fortement ralentie pendant le confinement. Sur la même période, les mises en chantier ont reculé de 10 % ; sur 3 mois (mars, avril, mai) par rapport aux 3 mois précédents, la baisse des autorisations de construction de logements, et des mises en chantier, atteint 46 %. 

 

Règles d'urbanisme : un choc de simplification demandé par les promoteurs 

 

En effet, la crise sanitaire a détruit une belle dynamique, les permis de construire ayant connu un bond en début d’année. Le nombre de mises en chantier était, néanmoins, déjà en baisse. Les permis de construire non délivrés correspondant à autant de logements non construits, nombre de promoteurs ont annoncé, ces dernières semaines, anticiper la perte de 100 000 logements neufs en 2020. Il y a quelques semaines, la FPI rappelait pour sa part que le COVID-19 n'expliquait pas à lui seul une telle contraction de l’activité. « La période électorale ‘à rallonge’ a suscité de l'attentisme », pointe ainsi Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI, dénonçant par ailleurs des dysfonctionnements persistants en matière d’instruction et de délivrance des permis de construire. 

 

L’État mobilisé pour soutenir les carnets de commandes 

 

Julien Denormandie, ministre du Logement, semble avoir acté cette attente forte et promet une simplification et une numérisation accrue des procédures, évoquant des travaux « en cours » sur le sujet. En attendant leur aboutissement, l’exécutif entend déjà « éviter à tout prix un trou d'air dans la construction à l'automne », indiquait récemment le ministre aux Echos. À ce jour, selon Julien Denormandie, 95 % des chantiers ont rouvert et 4 sur 5 fonctionnent normalement. « Les premières mesures de soutien aux carnets de commandes sont examinées en ce moment même dans le troisième projet de loi de finances rectificative », rappelle-t-il. 

 

L'appui à la rénovation au cœur du futur plan de relance du bâtiment 

 

Autant d’ambitions gouvernementales qui, pourtant, pourraient se trouver mises en échec par les engagements de certains maires. En effet, certains édiles écologistes nouvellement élus - comme Pierre Hurmic à Bordeaux - ont promis de geler les programmes immobiliers non-engagés pour lutter contre la bétonisation. Enfin, le gouvernement souligne que le plan de relance du bâtiment et du logement, dont la présentation est annoncée pour la rentrée, concernera la construction neuve, mais aussi la rénovation des biens anciens. Julien Denormandie annonce, notamment, des mesures en matière de rénovation énergétique. Une attente majeure exprimée par la Convention citoyenne. 

Source : Les Echos

2 - Légère progression des charges de copropriété 

 

En 2019, les coûts de gestion des immeubles ont augmenté de 2%, selon l’observatoire des charges de l’Association des responsables de copropriété (ARC), qui audite près de 3500 immeubles chaque année. En 2020, l’impact de la crise sanitaire du Covid-19 pourrait se faire ressentir sur la facture des copropriétaires, qui devrait s’alléger.  

 

L’augmentation des charges en 2019 a été moindre comparé à 2018 où les frais avaient connu une hausse de près de 5%. Claude Pouey, Directeur technique de l’association, estime que « ces dépenses ont augmenté de façon raisonnable ». Représentant habituellement un tiers de celles-ci, le chauffage collectif n’est pas à l’origine de dépenses trop importantes, notamment suite à une baisse des consommations due à un hiver clément qui a compensé la hausse du prix de l’énergie.  

 

Les deux facteurs majeurs impactant le montant de la facture globale en 2019 sont d’une part, le prix de l’assurance ayant augmenté de 6%, face à un parc de logements vieillissant et d’une montée des sinistres, et d’autre part, les frais de gestion qui ont subi une hausse de 4%. Claude Pouey souligne ainsi que « les syndics ont davantage réalisé de prestations particulières, facturées à l’heure, et le taux horaire a augmenté ». Toutefois, les forfaits payés par les copropriétaires restent stables.  

 

Enfin, il est fort probable que les dépenses des copropriétaires connaissent une baisse sur l’année 2020. La pandémie de Covid-19 a en effet impacté les entreprises de nettoyage ou d’entretien d’espaces verts qui n’ont pas pu se déplacer pendant deux mois, de même que les chauffagistes et les ascensoristes qui se sont retrouvés dans l’incapacité d’assurer les visites prévues par les contrats. En revanche, les rabais ne seront pas pour autant automatiques. « Les contrats devront être regardés de près pour pouvoir être révisés », conseille Claude Pouey. 

Source : Le Figaro

3 - Les points clés de l’interview d’Emmanuel Macron 

 

Dans une interview accordée à plusieurs titres de la presse quotidienne régionale, le président de la République s’est longuement expliqué sur le cap des deux années à venir. Impôts, retraites, Ségur de la santé… Le chef de l’État n’en dévoile pas le tracé exact, mais il donne tout de même des indications sur ses intentions, principalement dans les domaines sociaux et économiques. 

 

Retraites 

 

Au risque de réveiller les oppositions de décembre dernier, Emmanuel Macron s’est montré extrêmement clair : « Il n’y aura pas d’abandon d’une réforme des retraites ». Le chef de l'État annonce qu'il convoque une nouvelle phase de concertations dès cet été entre le gouvernement et les partenaires sociaux. La réforme sera toutefois « transformée ». L’âge pivot, tant décrié par les adversaires de la réforme, ne semble plus à l’ordre du jour, mais le chef de l’État parle désormais d’un allongement de la durée de cotisation : « La question du nombre d’années pendant lesquelles nous cotisons demeure posée », dit-il. 

 

Crise sanitaire  

 

Emmanuel Macron a rappelé que si nous étions sortis de la phase aiguë de la crise sanitaire, nous n’en avions pas encore terminé avec la COVID-19, faisant notamment référence aux territoires d’outre-mer comme Mayotte ou la Guyane ou le virus circule encore activement.  « Nous entrons désormais dans une phase de surveillance et de grande vigilance » explique le Président de la République qui n’exclut pas un nouveau confinement en cas de seconde vague mais qui précise que « l’objectif est de tout faire pour l’éviter. […] Nous nous préparons à tout ». 

 

Situation économique  

 

« La rentrée sera difficile », le chef de l’État le dit clairement, il ne veut rien cacher aux Français. « Il y a des plans sociaux, et il y en aura », prévient-il. Il souhaite que le dialogue social et la mobilisation de tous permettent d’éviter ou de limiter au maximum les plans sociaux.   

 

Auprès des journalistes, le Président de la République s’est notamment dit inquiet pour les jeunes qui « seront les premières victimes de la crise », selon lui. Pour les 700 000 ou 900 000 jeunes qui entreront sur le marché du travail à la rentrée, Emmanuel Macron a annoncé qu’il y aurait « des incitations financières à l’embauche et un ensemble de mesures pour ne laisser aucune jeune sans solution ». 

 

Emmanuel Macron s’est engagé à ne pas augmenter pas les impôts pour limiter l’endettement, estimant que « ce serait une erreur profonde parce que nous sommes un des pays les plus fiscalisés du monde ». 

 

Ségur de la santé 

 

Le Président a accordé une attention particulière à cette grande réforme. Affirmant que « notre système de santé est un bien commun que nous devons préserver » et avoir « acquit la conviction que l'hôpital avait été fragilisé par des années de gestion budgétaire trop court-termiste. », Emmanuel Macron n’évoque cependant pas de geste financier au-delà des 6,3 milliards déjà annoncés dans le cadre du Ségur de la santé. Le chef de l’État rappelle que « l’investissement dans les bâtiments, les équipements et le numérique sera également massif : nous dégagerons au total entre 15 et 20 milliards d’euros »

 

Emmanuel Macron décrit que ce dialogue du « Ségur » comme un investissement massif et durable de la Nation dans notre système de santé, un meilleur accès aux soins pour tous, une simplification du fonctionnement de l'hôpital pour les personnels comme pour les usagers. Le Président s’engage à revaloriser très fortement les situations des personnels médicaux et non médicaux.  

 

Quel cap pour la transition énergétique ? 

 

Esquissant les contours du plan de relance et du cap écologique qu’il souhaite fixer à la suite de son mandat, le Président de la République s’est engagé à ne « jamais supprimer du nucléaire pour remettre de l'énergie fossile, car ce serait accepter plus d'émissions de CO2 ».  Emmanuel Macron souhaite développer un modèle qui consomme moins et qui permette de faire baisser la consommation, notamment par la rénovation thermique des bâtiments, la baisse de consommation des déplacements…

Source : L'Obs

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