Comprendre l'immobilier

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04 nov. 2022
Le coût exorbitant de la lutte contre les passoires thermiques
Le gouvernement annonçait 16 milliards pour éliminer les passoires thermiques, les experts du secteur estiment que la facture pourrait être 10 fois plus élevée. Et risquent de s’ajouter des perturbations importantes sur le marché de l’immobilier.
Le calendrier de la loi Climat commence à se mettre en place. Ainsi, au 1er janvier prochain, les 140 000 logements classés G+ seront interdits à la location puis, progressivement à partir de 2025, la plupart des autres catégories sortiront également du marché. Et la rénovation de tous ces biens doit coûter plusieurs dizaines de milliards d’euros, 24 pour les seuls organismes HLM. Le chiffre du gouvernement, de seulement 16 milliards, s’explique par le changement des critères des passoires thermiques, qui a fait bondir leur nombre de 10% et qui n’est pas pris en compte. Et ensuite, « [leur] estimation s’en tient à la seule élimination des catégories F et G, soit 15% des résidences principales ». 

Or les bailleurs chiffrent déjà le coût de ces rénovations obligatoires. « D'ici à 2034, a indiqué le directeur général de la Fédération nationale des offices publics de l'habitat, Laurent Goyard, nous allons investir 2 milliards de plus par an (soit 24 milliards au total). L 'arbitrage obligatoire pour l'isolation se fera au détriment de 120 000 logements neufs que nous ne pourrons pas financer. » 

Des effets pervers pas pris en compte 

En sus du coût évident, il apparaît que l’obligation de rénovation pourrait avoir des effets durables sur le marché. Selon l’UNPI, l’isolation peut faire perdre de la surface au logement « Certains de nos adhérents se sont ainsi retrouvés avec une chambre de bonne qui faisait moins de 9 m², donc trop petite, selon la loi, pour être louée. » 

Selon un sondage effectué il y a un mois auprès des adhérents de la FNAIM, « 26% des propriétaires, incapables pour des raisons financières ou techniques d’améliorer leur bien, vont le mettre en vente », assure son président, Jean-Marc Torrollion. Et de lancer cette noire prédiction « Nous allons perdre 500 000 logements locatifs en France. » 

 

Source : Le Canard Enchainé / reproduction interdite  

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