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15 déc. 2022
Le modèle fragilisé des tours de bureaux de La Défense
Entre télétravail, crise climatique et tensions sur l’énergie, le secteur est contraint de chercher des solutions pour l’avenir de l’immobilier de bureaux. C’était l’objectif « États généraux de la transformation des tours », organisé par l’établissement public Paris la Défense fin novembre.

Au centre des interrogations sur l’immobilier de bureaux, le quartier d’affaires de la Défense, premier d’Europe, cherche à se réinventer. Et les termes utilisés, pas encore alarmistes, sont graves. « Ce n’est pas la première fois que la Défense connaît une crise, elle en a traversé une dizaine depuis sa création », raconte Pierre-Yves Guice, le directeur général de l’établissement public. Mais là, « le modèle est ébranlé dans ses fondements financiers, ses usages, sa soutenabilité, et on n’est pas outillé pour résoudre ces questions ». Plus de foncier disponible, plus d’argent public non plus, la crise ne pourra pas se traverser en construisant plus. C’est aujourd’hui aux propriétaires de s’impliquer pour soutenir leurs actifs.  

Risque d’obsolescence pour un quart du parc 

Les tours construites avant 2000, et pas encore rénovées, ne répondent plus aux standards du marché, et encore moins aux normes environnementales. L’établissement public estime ainsi que 1 million de mètres carrés de bureaux présentent un « risque d’obsolescence technique et énergétique » dans la décennie à venir. Le décret tertiaire notamment, en imposant une réduction chiffrée de la consommation énergétique, vient contraindre les propriétaires à rénover les tours.  

L’ancien ministre délégué chargé du logement, Benoist Apparu (2009-2012), désormais président du groupe Emerige, assure que l’équation « ne fonctionne pas » sans mètres carrés supplémentaires. Ou alors, « il faut accepter un taux de rendement plus faible », répond Xavier Lépine, resté plus de vingt ans à la tête de La Française. 

L’usage des tours en question 

Les solutions pourraient venir de la transformation d’une partie des bureaux en logements, ou en espaces logistiques. « Le grand avantage, avec ce qui se passe depuis trois ans – le Covid, le climat, l’inflation –, c’est que plus personne ne conteste la nécessité de réinterroger la manière de fabriquer la ville, relève Pierre-Yves Guice. Le bureau n’offre plus la même rentabilité, c’est plus incertain. Avec des projets mixtes, on mutualise le risque. ». Mais cela nécessitera là encore non seulement des financements conséquents, mais aussi une évolution normative. La prochaine rencontre de ces « États généraux », en février 2023, y sera entièrement consacrée.  

 

Source : Le Monde / reproduction interdite 

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