Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

07 mar. 2023
À La Défense, la difficile réinvention des gratte-ciels de bureaux
Frappé par la crise sanitaire, puis par une conjoncture économique compliquée, le quartier d’affaires de la Défense doit aujourd’hui se réinventer. Face au développement du télétravail et autre flex office, le modèle des gratte-ciels de bureaux est-il dépassé ?

Le quartier d’affaires faisait rêver et représentait un emplacement stratégique pour de nombreuses entreprises. Ce n’est visiblement plus le cas. « Depuis le Covid, c'est déprimant de venir travailler à la Défense, déplore Valentin, cadre de haut niveau dans un groupe implanté dans un gratte-ciel sur le parvis. Il n'y a quasiment plus personne dans les bureaux le lundi et le vendredi, et le reste de la semaine, c'est à peine plus convivial. » Quant aux « afterworks », qui y étaient très agréables aux beaux jours, « c'est de moins en moins le cas. En plus le quartier subit des travaux interminables ». Le taux de vacance reflète cette ambiance morose : il a bondi à plus de 20%, « niveau pour ce secteur historiquement le plus élevé », s'émeut Stéphanie Galiègue, DG déléguée en charge de la recherche et des études à l’IEIF. À mettre en parallèle du niveau moyen en Île-de-France, 7%, et surtout du chiffre pour Paris QCA, le quartier des affaires intramuros, où la vacance n’est que de 2,5%.  

Décalage entre offre et demande 

Cette vacance s’explique par des bureaux vieillissants, plus au goût du jour, mais également par une suroffre de bureaux neufs. « Ces chiffres sont liés à la livraison sur le marché de grandes tours de bureaux neuves ou rénovées à un moment où la demande s'est rétablie à un niveau honorable », estime Dominique Paulhac, président du directoire d'HSBC REIM. « Paris QCA fait face à la pénurie d'offres de bureaux. Pour d'autres marchés franciliens, c'est l'inverse. La Défense est un cas particulier. Ce quartier est très pénalisé par la conjoncture économique », abonde Stéphanie Galiègue. 

Entre télétravail et crise économique, de plus en plus d’entreprises se désengagent de ces grands espaces. Pour Pierre-Yves Guice, directeur général de l'établissement public Paris La Défense, les choses ne sont pas finies pour autant. « Notre priorité est de mettre un coup de projecteur sur les tours anciennes du quartier, parfois hors marché, car impossibles à relouer dans leur état actuel », explique-t-il. Et de favoriser la mixité d’usage, en apportant commerces, salles de sport, etc. Le quartier bénéficie toujours d’atouts importants : absence de voitures, grands espaces et bonne desserte de transports en commun. Et « Paris est plein comme un œuf. Les entreprises qui recherchent de nouveaux mètres carrés doivent sortir de la capitale. » La Défense offre également un loyer prime autour de 550 €/m², moitié moins que Paris QCA. 

 

Source : Les Échos / reproduction interdite

haut de la page