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21 mar. 2023
Malgré la crise, une année record pour les bureaux de La Défense
En 2022, pour la deuxième année consécutive, le quartier d’affaires bat des records en matière de locations de bureaux. Malgré la crise économique et les nouveaux modes d’organisation du travail, La Défense attire toujours autant.
218 577. C’est le nombre de m² loués l’an dernier, selon les chiffres de l’établissement public. Un volume au-dessus de la moyenne (de 17%) et même supérieur au précédent record de 2021 (de 6,6%). « C’est une année exceptionnelle pour la demande placée à La Défense », se réjouit-on du côté de l’établissement public. « La Défense a bénéficié d’un double report des entreprises : de celles qui quittent Paris comme Alain Afflelou, mais aussi celles qui partent de la banlieue plus lointaine », explique le directeur général de Paris La Défense, Pierre-Yves Guice.  

Principal atout : des loyers bien plus abordables que Paris intramuros, deux fois moins chers en moyenne, autour de 550 €/m². Un prix rendu possible par une offre pléthorique. En effet, en 2022, les nouvelles Tours Hekla et Aurore ont ajouté 100 000 m² au parc. « Ces livraisons interviennent après celles de plusieurs actifs immobiliers d’ampleur, comme les tours Trinity, Alto et Landscape en 2020 et de la tour Eria et des immeubles Akora et Origine, en 2021. Ce sont ainsi plus de 400 000 nouveaux mètres carrés qui ont été livrés lors des cinq dernières années sur le territoire. » À cela s’ajoutent une excellente desserte en transport en commun, et des espaces de coworking, deux facteurs qui attirent les entreprises venant de la grande couronne. « Avec le développement du télétravail, les entreprises basées plus loin en banlieue ont vu leurs besoins d’espaces diminuer de 20 à 30 %. Elles visent donc des hubs de transports bien connectés. C’est le cas par exemple de la société Arkema, qui est revenue à La Défense et dont le siège social va prendre place l’an prochain dans la tour Lightwell », ajoute Pierre-Yves Guice. 

Un modèle à réinventer 

Tout n’est pas rose pour le quartier cependant. Les promoteurs et propriétaires des tours ont dû s’adapter aux nouveaux usages du travail en entreprise pour rester attractifs. « Nous sommes sortis du modèle historique d’une tour pour une entreprise. Tous nos immeubles sont désormais loués à la découpe, à l’exception de la tour Saint-Gobain (le siège social de la société éponyme), livrée il y a trois ans, et du futur siège social de TotalEnergies, qui prendra place dans la tour The Link, pensées en amont et sur mesure pour ces deux entreprises », détaille Pierre-Yves Guice. « Pour les propriétaires, il est plus facile de gérer le risque locatif en évitant la mono-occupation. En cas de faillite d’une entreprise locataire, il est plus aisé de se retourner si elle occupe moins d’espace et qu’il y a de nombreux autres occupants. Il est possible pour une entreprise de louer un étage ou un demi-étage. Par conséquent, La Défense attire désormais des entreprises, qui n’y avaient pas accès ou ne s’y intéressaient pas auparavant. » 

Le tissu économique se diversifie donc, avec l’arrivée de PME, mais aussi plusieurs écoles d’enseignement supérieur, qui côtoient désormais les géants du Cac40. Et si le taux de vacance, 15,7%, reste préoccupant, l’établissement public est confiant. « L’offre est abondante et il faut laisser le temps à ces nouvelles surfaces de se remplir, mais il y a déjà de nombreuses visites pour la tour Hekla. À court terme, je ne vois pas de raison que cette dynamique s’essouffle. » 

 

Source : les Échos / reproduction interdite  

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