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11 avr. 2023
Rénovation énergétique : 20% des logements, 50% des émissions
Alors que le Gouvernement veut accélérer la rénovation énergétique, le Centre Scientifique et technique du bâtiment (CSTB) vient de publier des conclusions tirées d’une nouvelle base de données, qui établit une fiche d'identité de chacun des quelques 36 millions de logements. En ciblant les rénovations les plus efficaces, des travaux sur seulement 20% des logements pourraient aboutir à une réduction de 50% des émissions de CO2.
L'analyse de sa Base de Données Nationale du Bâtiment (BDNB), qui recense les 35,7 millions de logements du territoire, est riche d’enseignement pour l’établissement public. La liste est à affiner, selon les territoires et les types d’habitats, mais grâce à cet outil encore tout jeune, « on sait déjà par exemple que les logements occupés par leurs propriétaires représentent une bonne partie de ces 20% de logements » à rénover en priorité, précise Julien Hans, directeur opérationnel énergie-environnement du CSTB.  

Pour le CSTB, « afin de massifier les rénovations, il va falloir travailler sur plusieurs segments ». Et l’identification des logements à rénover en priorité n'est que le premier d'entre eux. Il faudra ensuite « effectuer les bons gestes de rénovation aux bons endroits ». « Si vous mobilisez beaucoup d'argent pour la rénovation énergétique et qu'à la fin, les économies d'énergie et les réductions d'émissions de CO2 ne sont pas au rendez-vous, ce sera une catastrophe. » 

 

L’année de construction, un facteur essentiel 

Ce sont les logements construits durant les Trente Glorieuses, au moment de la reconstruction du pays, qui constitueront sans doute le gros du bataillon. « À l'époque, on a construit 20 millions de logements en vingt-cinq ans, souvent très mal isolés, sans se soucier des problématiques de consommation énergétique. Aujourd'hui, c'est notre héritage », poursuit-il. Autre ciblage d’importance : le degré d'occupation du logement. « Une passoire thermique dans le bassin d'Arcachon, occupée un mois par an, ne pose pas de question de priorité de rénovation », précise Julien Hans. 

Les données de la BNDB, correctement utilisées, pourraient s’avérer cruciales. En effet, la difficulté à rénover rapidement, principalement du fait du manque de main-d’œuvre, rend d’autant plus importante la priorisation des chantiers. « Nous avons 600 000 personnes mobilisables - soit 40% des professionnels du secteur du BTP - pour 700 000 logements à rénover par an », indique encore Julien Hans. Certaines villes pourraient se saisir de cet outil, mais c’est surtout le ministère du Logement qui devrait s’en inspirer. Le CSTB doit remettre prochainement une feuille de route au ministre sur la décarbonation du parc immobilier, basée notamment sur cette cartographie.  

 

Source : les Échos / reproduction interdite  

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