Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

21 avr. 2023
Logements étudiants, la nouvelle cible du gouvernement
Après les passoires thermiques, le gouvernement entend aujourd’hui lutter contre les logements universitaires insalubres. La réhabilitation des parcs immobiliers des Crous multiplie les avantages : mesure à la fois sociale et écologique, à destination de la jeunesse, elle permettrait de tourner la page des retraites.

Il faut « enclencher la machine à bonnes nouvelles » glissait un responsable de la majorité. Et selon la même source, parmi les idées évoquées, la rénovation des logements insalubres des Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires tient la corde. « On a un gros chantier sur la réhabilitation des logements CROUS, indiquait Elisabeth Borne en février, dans le cadre du CNR jeunesse. Le sujet a été laissé de côté trop longtemps, il faut qu'on accélère, en lien avec la transition écologique. » Les images de résidences insalubres, à Orsay ou Dijon, ont circulé sur les réseaux sociaux, accroissant la pression sur les pouvoirs publics.  

Une minorité de logements réellement insalubres 

« Sur un parc de 176 000 logements, il nous en reste 8 800 à réhabiliter, c'est moins de 5 % du parc », explique Dominique Marchand, présidente du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (CNOUS), dont « très peu sont insalubres ». Mais, « même si la part de logements insalubres est négligeable, l'impact médiatique de ceux qui sont concernés est catastrophique », souligne un expert du monde universitaire. Sur ces près de 9 000 logements à réhabiliter, il manquerait des fonds pour une bonne moitié d’entre eux, ainsi que du temps, puisqu’il faut fermer les résidences par vagues, pour éviter de trop restreindre une offre déjà insuffisante. D’autant que les CROUS doivent aussi lancer des travaux de rénovation énergétique sur un part importante du parc.  

Si elle se félicite des rénovations, Apolline Dumar, en charge des questions de logement à la Fage, première organisation étudiante, dénonce aussi « les effets d'annonce des précédents quinquennats », alors que la construction de 60 000 logements neufs n’a pas été tenue. « Nous ne sommes pas au rendez-vous des engagements que nous avions pris, avait d'ailleurs admis Emmanuel Macron il y a un an. Nous avions une volonté d'avoir 60 000 logements étudiants publics. Nous en avons fait 34 000 […] La question du logement étudiant doit appeler des réponses encore plus massives. » 

L’ex-député de Moselle Richard Lioger doit rendre un rapport sur le sujet d’ici juin, mais les bruits de couloirs font déjà état d’une enveloppe supplémentaire de 200 millions d’euros pour accélérer sur la question du logement étudiant.  

 

Source : Les Echos / reproduction interdite  

haut de la page