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18 mai 2023
Livret A à 4% : rien n’est joué
Avec les règles de calcul actuelles, le livret A devrait atteindre 4% au 1er août. Cependant, de nombreux acteurs prônent un maintien du taux actuel. Les épargnants, eux, devront subir.
« Protéger l’épargne des Français ». C’est par ces mots que Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, a renvoyé à François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, la question de la revalorisation du taux du livret A. 

Ce dernier avait obtenu en février une revalorisation à 3%, au lieu de 3,3%, si on applique la formule de calcul (moyenne semestrielle entre l’inflation et les taux interbancaires à court terme. Qu’en sera-t-il au 1er août, alors que les calculs pourraient conclure à un taux de 4, voire 4,3% ? Un lobbying des banques, de la Caisse de dépôts et des bailleurs sociaux pousse au maintien du taux actuel. 

Un effort pour les banques 

20 milliards d’euros de collecte nette au 1er semestre, c’est la conséquence pour   Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne, du transfert de l’argent dormant sur les comptes courants sur les livrets A. Cette somme, les banques doivent la rémunérer 3%. De quoi peser sur leurs résultats. La grogne commence à monter dans les états-majors, même si « Le problème des banques dans ce dossier, c’est que personne ne va pleurer sur leur sort ».  

Du côté de la Caisse des dépôts, on se veut rassurant : « Les finances de la Caisse des dépôts sont suffisamment solides pour supporter une hausse du livret A », selon Éric Lombard, son directeur général. L’inquiétude monte sur la capacité à soutenir les bailleurs sociaux. « Si le livret A passe à 4 %, c’est 1,4 milliard d’euros de charges en plus par an (pour les bailleurs sociaux) », remarque Marianne Louis, directrice générale de l’Union sociale pour l’habitat. Ajoutée à la baisse des APL, au plafonnement de l’augmentation des loyers et à l’obligation de rénovation, la hausse du taux du livret A pourrait mettre les bailleurs sociaux en difficulté. 

Un juste milieu 

Le débat est donc vif. Avec un encours moyen à 5 800 €, la hausse de 3 à 4% du Livret A ne permettrait aux épargnants de ne gagner que 58 € supplémentaire sur une année pleine et il existe pour les ménages les plus modestes le Livret d’épargne populaire, qui affiche lui un taux de 6,1%.  

De plus, encourager l’épargne avec le livret A défiscalisé entrainerait une baisse de la consommation avec comme conséquence une baisse de recettes pour l’Etat. 
 
La Banque de France, de son côté, précise que la décision sera prise en juillet en fonction de la situation à ce moment précis. « Tout ce débat va sans doute ouvrir l’idée d’une revalorisation intermédiaire, pourquoi pas autour de 3,5 % », avance Philippe Crevel  

Source : Le Parisien /reproduction interdite 

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