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18 mai 2023
Crainte des promoteurs face à la crise historique du secteur
Après avoir déjà chuté de près de 25% en 2022, le niveau des réservations d'appartements neufs s’aggrave et plonge le secteur dans une crise d’ampleur historique.

Le secteur du logement neuf s'enfonce dans une crise d'ampleur historique. Selon les chiffres publiés par le ministère de la Transition écologique, le nombre de permis de construire accordés par les maires à fin mars était en baisse de 11,5 % sur un an, à 441 400. Dans le même temps, les mises en chantier reculaient de 8,3 %, à 359 200.  

 

Une multiplication des crises  

 

Pascal Boulanger, président de la FPI explique la situation : « En réalité, nous faisons face à plusieurs crises en même temps. Une crise de l'offre, avec depuis 2020 des maires qui rechignent à signer des permis de construire. Et maintenant, une opération sur cinq environ n'arrive plus à sortir de terre pour des raisons économiques [à cause de la hausse des coûts de construction, NDLR]. Depuis décembre dernier, nous avons aussi une crise de la demande. Avec beaucoup moins d'acquéreurs », Phénomène d’autant observable chez les particuliers investisseurs, qui pourrait entrainer rapidement un manque de logements à louer. 

 
Résultat, un écroulement des réservations qui s’accentue, après avoir déjà chuté de près de 25% sur un an en 2022 pour les appartements et de plus de 30% pour les maisons neuves. Et depuis le début de l'année 2023, la situation s'est encore aggravée. « Trois grandes régions m'ont déjà remonté des baisses de 50 % au premier trimestre 2023 par rapport au premier trimestre 2022 », ajoute Pascal Boulanger. 

 

Des désistements qui s’accumulent 

 

Sur fond de durcissement des conditions d’octroi de crédits et de hausse de refus de prêts, le taux de désistement des acheteurs explose et pourrait s'établir à 40% au premier trimestre 2023. « Beaucoup de clients se désistent dans les 48 heures. Ils dînent en famille ou avec des amis, discutent de leur projet et se disent que finalement ce n'est pas le bon moment pour se lancer. Il y a aussi une dimension psychologique », souligne Pascal Boulanger.  

 
Pour la présidente du directoire d’Ogic, Virginia Bernoux, le métier « connaît une transformation profonde », avec une réglementation de plus en plus complexe et une acceptabilité des projets plus difficile.  

 
Un contexte dans lequel les annonces pour relancer la machine, promises par Olivier Klein, ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, sont très attendues.  

 

Source : Les Echos/reproduction interdite  

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