Comprendre l'immobilier

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30 oct. 2020
1- Immobilier : 35 % des Français veulent déménager 

Alors que les restrictions sanitaires se font de plus en plus strictes dans les grandes agglomérations, les Français comptent bien déménager dans des logements à la fois plus grands et plus respectueux de l'environnement. Selon le baromètre Qualitel évaluant la qualité de vie à la maison*, seuls 34 % des Français affirmaient suite à ces 6 semaines « qu'ils pourraient vivre en confinement sans problème ». Parmi cette catégorie de répondants se trouvent en grande majorité des personnes plutôt âgées de 60 ans et plus, vivant en couple et propriétaires d'une maison en zone rurale. Seuls 28 % des habitants d'appartements ont partagé ce sentiment.
 
Une plus grande surface, l’objectif de tous les ménages
 
Aujourd'hui, toutes surfaces et types de logements confondus, 35 % des Français interrogés par Ipsos pour Icade*, dans le cadre d'une étude récente, disent envisager de déménager dans les prochains mois. Selon Qualitel, les habitants en appartements dans cette situation sont même trois fois plus nombreux que ceux disposant d'une maison. 
 
Qu'ils achètent un logement neuf ou fassent construire pour quitter leur appartement pour une maison, tous les ménages souhaitent gagner en superficie, disposer d'une chambre supplémentaire, d'un bureau et d'un extérieur – au prix de quelques sacrifices : parmi les 8 millions de foyers ayant mal supporté le confinement, selon le baromètre Qualitel, 52 % ont manqué d'un espace extérieur et 33 % d'une pièce pour s'isoler. Estimant que le télétravail va se pérenniser compte tenu du contexte sanitaire, 45 % sont prêts à s'éloigner de leur lieu de travail. Changer de région, quitter Paris pour des zones urbaines moins denses ou une zone rurale est désormais bien plus fréquemment envisagé. 
 
Performance environnementale, mobilités douces : les attentes du logement de demain
 
S’ils sont de plus en plus nombreux à vouloir déménager pour plus d’espace, les Français prêtent attention à d'autres données pour faire leur choix. Ainsi, les critères environnementaux - la consommation d'énergie (74 %) et l'isolation thermique (73 %) - sont ciblés comme essentiels. Les sondés souhaitent aussi disposer d'un bâtiment à faible émission de CO2 (42 %) et d'un logement construit pour faire face au changement climatique grâce à de la végétalisation, et à la réutilisation des eaux (40 %).
 
La prise en compte des mobilités douces, comme les parkings à vélo ou trottinettes, et la qualité de l'air à l'intérieur du logement font partie des avantages attendus suite à un déménagement. En revanche, l'existence d'un espace commun prévu spécifiquement pour le télétravail dans l'immeuble ou le quartier visé ne fait pas partie des préoccupations, ni la proximité avec un espace dédié à l'aide aux personnes âgées. Les Français interrogés souhaitent avant tout un « environnement plus qualitatif, moins urbain, moins concentré et plus proche de la nature ».
 
*Le baromètre de Qualitel a été réalisé auprès de 2.600 personnes, du 23 avril au 4 mai 2020, qui ont répondu à 63 questions et noté leur logement sur la base de 17 critères.
 
* L'étude d'Ipsos et du le groupe immobilier Icade a été menée auprès de 1.257 personnes entre le 5 et le 7 août 2020.

https://www.lesechos.fr/patrimoine/immobilier/immobilier-35-des-francais-veulent-demenager-1252844


2 - Bordeaux : le cri d’alarme des promoteurs

Depuis son installation à la mairie, la nouvelle majorité verte à Bordeaux, a ralenti la production immobilière afin de réaliser un inventaire des projets en cours. « Il a été demandé, quand les permis n’étaient pas encore délivrés, de revoir certains projets à l’aune de la transition écologique. La ligne de conduite dorénavant, c’est : moins de densité, plus de végétalisation, et des opérations de taille modeste. Cela vise principalement les projets sur Brazza et Bastide-Niel, qui sont les deux opérations d’aménagement emblématiques de la rive droite.» indique  le président de la Fédération des promoteurs immobiliers en Nouvelle-Aquitaine, Arnaud Roussel-Provost. 
Néanmoins le représentant des promoteurs appelle à la vigilance : « Il faut mieux construire, mais pas moins construire. »
 
La « remise à plat d’un certain nombre de projets va entraîner un retard dans la production des opérations » tandis que « cela fait déjà presque deux ans que nous ressentons une baisse de production des permis de construire, alerte Arnaud Roussel-Provost. Au deuxième trimestre 2020, nous enregistrons un effondrement de 83 % des mises en vente d’appartements neufs sur la métropole, par rapport à 2019. Je crains qu’avec les refus de permis depuis quelques semaines, nous passions sous la barre des 5.000 logements par an livrés sur la métropole, alors que le besoin est de 10.000 logements. »
 
Bernard-Louis Blanc, le nouvel adjoint à l’urbanisme à la mairie de Bordeaux souhaite également freiner la défiscalisation. « On veut du propriétaire-occupant, car c’est comme cela que l’on fabrique la ville. Nous accepterons un nombre de défiscalisations à la marge, et seulement au bilan de l’opération, si on nous amène la preuve que cela vient équilibrer le projet. » ajoute-t-il. De son côté le représentant des promoteurs indique que « Arrêter la défiscalisation, c’est une erreur grave, qui ne repose sur rien. C’est dogmatique. La défiscalisation permet de sortir des logements avec des loyers plafonnés, donc heureusement qu’il y en a. Je ne comprends pas pourquoi on tire à boulets rouges sur ces dispositifs, qui sont objectivement vertueux. » Reste à voir si la municipalité et les professionnels arriveront à trouver un terrain d’entente.

https://www.20minutes.fr/bordeaux/2879395-20201009-bordeaux-nouvelle-majorite-ralentit-production-immobiliere-promoteurs-redoutent-crise-logement

3 - Après le rebond du déconfinement, vers une stagnation pour le marché immobilier ?

Après le rebond spectaculaire des ventes de logements à la sortie du confinement, celles-ci semblent marquer le pas dans de grandes villes depuis la rentrée. Même si les prix baissent légèrement dans les grandes villes de France, les acheteurs restent néanmoins prudents dans un contexte économique et sanitaire incertain.
Si le mois de septembre est un mois traditionnellement calme, le rebond de l’épidémie n’améliore pas les choses. « L’effet de reprise postconfinement tend à s’estomper », juge Éric Allouche, Directeur Exécutif du réseau ERA immobilier.  Les prix se replient légèrement sur un mois (- 0,1 %) dans les dix plus grandes villes de France, selon le baromètre mensuel Meilleursagents.com. Les valeurs reculent même franchement à Paris à 10.540 euros (- 0,5 %), à Bordeaux et Montpellier (- 0,6 %) ou à Toulouse (- 0,3 %). « Ces chiffres attestent bien d’un nouveau cycle pour le marché immobilier », souligne le site d’estimation en ligne. Si Rennes, Nantes ou Strasbourg (+ 0,6 %) tirent leur épingle du jeu, ces villes n’échapperont probablement pas à la phase d’atterrissage des prix de l’ordre de - 1 % d’ici à septembre 2021, souligne le baromètre. Les acheteurs ont de quoi être prudents.
 
Les effets de la crise sanitaire ne sont pas totalement visibles et l’économie reste encore largement soutenue par les pouvoirs publics. Les nouvelles règles du jeu en matière de crédit - niveau d’endettement, durée d’emprunt - pèsent aussi sur les projets d’achats, même si les taux restent très bas. « Les acquéreurs sont là, mais on voit que c’est une clientèle qui a plutôt des moyens et de l’apport », constate Jean-Marc Torrollion, le président de la FNAIM. Dans un contexte sanitaire et économique totalement nouveau, les banques restent plus que jamais attentives à la situation financière des acheteurs.

Source : 20 Minutes, Les Echos. Reproduction interdite 

 

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