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22 mai 2023
La rénovation des immeubles haussmanniens, nouvel enjeu central pour les copropriétaires parisiens
A l’heure des obligations accrues de rénovation thermique pesant sur les propriétaires, les immeubles haussmanniens, qui représentent un tiers du bâti parisien, font partie des typologies d’immeubles hâtivement stigmatisées pour leurs prétendument faibles performances thermiques. Selon l’Agence parisienne du climat, cette idée reçue serait largement à nuancer, alors que les moyens pour les rendre plus vertueux existent.
L’APC, guichet unique de l’accompagnement de la rénovation des copropriétés à Paris, suit actuellement plus de 7 000 copropriétés, dont 750 (soit 12%) situées dans des immeubles haussmanniens. Une proportion infime au regard des quelque 300 000 logements, soit un tiers du bâti parisien, que représente le parc haussmannien de la capitale.  

Selon l’APC, cette anomalie statistique serait cependant essentiellement due à l’entrée en vigueur récente des dispositions de la loi Climat et Résilience. « Ces prises de contact remontent à moins de 2 ans dans 74% des cas », confirme l’APC. « Or, un projet met environ 5 ans à sortir. C’est pourquoi nous avons encore peu de travaux livrés dans cette typologie d’immeubles. La majeure partie des projets sont en cours de conception. » 

Offrant de nombreux avantages d’un point de vue énergétique grâce à l’inertie de la pierre, et à sa densité permettant une moindre déperdition de la chaleur, les immeubles haussmanniens présentent en revanche un défaut majeur : jamais isolées, les façades subissent les affres du temps, ce qui rend leur rénovation essentielle.  

Un coût moyen de 6 100 € hors-aides publiques  

Illustration avec l’immeuble situé 199, rue du Faubourg Saint-Denis, une copropriété de 28 logements dotée de commerces en pied d’immeuble. La façade avant du bâtiment ne pouvant être transformée, les copropriétaires et le syndic se sont accordés sur un projet de rénovation concentré sur la façade côté cour et les combles. Des travaux livrés fin 2019, alors que les premiers échanges avaient débuté en 2016. « Un premier architecte nous avait conseillé d’oublier la rénovation thermique car ça n’apportait que des problèmes, puis d’autres professionnels nous ont orientés vers l’APC : nous avons reçu une aide technique, et un accompagnement dans nos demandes de subventions » précise un copropriétaire. De la ouate de cellulose a été posée dans les combles, et, pour les façades côté cour, des panneaux en liège expansé ont été utilisés : un matériau biosourcé, qui a permis aux copropriétaires de bénéficier de subventions plus élevées dans le cadre du programme EcoRénovons Paris. A l’issue de travaux, les copropriétaires ont bénéficié d’une baisse de leurs consommations d’énergie de 20%.  

Coût final de la rénovation :  213 000 €, soit environ 6 100 €/logement hors-subventions. Sur le projet, les aides se sont élevées à 70 000 €, provenant de l’Anah, de la Ville de Paris, des certificats d’économie d’énergie et du crédit d’impôt transition énergétique (CITE).  

L’APC accompagne actuellement de nombreux dossiers similaires : une copropriété de 60 logements située dans le XVIIIème arrondissement de Paris dont le vote en AG est prévu pour l’automne, porteuse d’un projet incluant la rénovation des menuiseries des parties communes, le ravalement de la façade avec une isolation thermique extérieure côté cour, et l’installation d’une VMC basse pression, pour un gain énergétique estimé à 39%. Montant des travaux : 1,3 million d’euros, « pour un montant d’aides attendu proche de 634 000 € hors-aides spécifiques pour les copropriétaires modestes », précise l’APC.  

Avec l’interdiction de mettre en location des logements classés G+ au 1/01/2023, les propriétaires bailleurs sont désormais des acteurs à part entière de ces projets : « Avant, ils subissaient ces projets. Aujourd’hui, ils représentent 40% du public qui nous contacte », indique Frédéric Delhommeau, directeur Habitat et rénovation de l’APC.  

  

Source : Le Parisien / Reproduction interdite 

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