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25 mai 2023
Les réservations de logements neufs désormais sous les niveaux de 2020
C’est le chiffre choc des statistiques provisoires du ministère de la Transition écologique, parues ce mardi 16 mai : avec 19 487 logements réservés auprès des promoteurs de janvier à mars 2023, ce dernier trimestre atteint un plus bas historique, avec un total en deçà de celui du deuxième trimestre 2020 en plein confinement. Les principales fédérations professionnelles de l’immobilier ont, en début de semaine, alerté le gouvernement dans une lettre ouverte commune.
Le total de logements réservés au premier trimestre de cette année marque une baisse de 41 % par rapport au premier trimestre 2022. Une « catastrophe », selon Pascal Boulanger, Président de la FPI, qui annonce dès les prochaines semaines « de la casse » pour les entreprises et l’emploi.  

Cette chute des réservations concerne tant l’habitat collectif que les maisons individuelles. Tous les territoires sont impactés mais la zone B1 (comprenant notamment Bordeaux, Strasbourg, Rennes et Nantes, et la périphérie de métropoles très denses comme Lyon et Lille) est la plus concernés, avec une chute de 48%.  

Offre réduite, ventes grippées : le marché dans l’impasse 

La dynamique est aussi négative du côté des mises en vente, qui illustre l’offre nouvelle des promoteurs, en baisse de 9% sur le trimestre et de 15% sur 1 an. Conséquence directe : l’encours de logements neufs à la vente continue sa course à la hausse amorcée début 2022, et dépasse à présent les 123 000 unités. « Ca veut dire qu’on est en panne. On a déjà peu d’offre, et le peu qu’on a en offres, on ne le vend pas » résume Pascal Boulanger.  

La semaine passée, la filiale Logement de la Caisse des dépôts et consignations a annoncé passer commande aux bailleurs sociaux et aux promoteurs de 17 000 logements, pour 3,5 milliards d’euros, concrétisant ainsi une des mesures de la feuille de route des « 100 jours » de l’exécutif présentée fin avril. 

L’accès au crédit toujours plus restreint 

Les causes de cette situation sont connues : entre la hausse des coûts de la construction et la hausse des taux de crédit, induites par les relèvements successifs des taux d’intérêt par les banques centrales, les promoteurs se trouvent entre le marteau et l’enclume, en France mais aussi à l’étranger.  

Les acteurs du secteur bancaire français appellent désormais la Banque de France et l’exécutif à assouplir les critères d’accès des ménages au crédit pour sortir les acquéreurs et les acteurs de la filière de l’ornière, notamment en élargissant les cas de dérogation aux modalités d’octroi des prêts pour certains profils. « Dans le cadre des critères actuels et si les autorités nous y invitent, nous sommes prêts à discuter pour simplifier ces poches de dérogation sur les conditions d’octroi des crédits », déclarait récemment au Parisien Maya Atig, Directrice générale de la Fédération bancaire française.    

A l’échelle de l’ensemble de la zone euro, les banques ont, sur le premier trimestre 2023, procédé à un nouveau durcissement des conditions d’accès des ménages au crédit, après un tour de vis déjà initié aux trimestres précédents, en ligne avec la politique anti-inflation de la BCE. Selon une enquête de la Fed, les banques américaines devraient, elles aussi, maintenir dans les prochains mois leurs politiques restrictives vis-à-vis des crédits aux particuliers, échaudées par la série de faillites bancaires observées outre-Atlantique ces derniers mois.  

Source : La Tribune / Reproduction interdite 

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