Comprendre l'immobilier

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22 avr. 2024
AST Groupe, exemple-type d’un constructeur en détresse  
Une crise sévère touche l'industrie immobilière depuis un long moment, caractérisée par une inflation rapide, une augmentation des taux de crédit et une diminution des ventes. Cette crise affecte à la fois le marché de l'ancien, où de nombreuses agences immobilières ferment leurs portes, et le marché du neuf, qui voit des entreprises comme Vinci, Bouygues Immobilier et Nexity prévoir des plans de restructuration.  
AST Groupe, constructeur de maisons d’entrée de gamme, a récemment entamé une procédure de sauvegarde accélérée. Cette décision fait suite à des mois de déclin financier, marqués par une réduction des effectifs, un recentrage géographique sur le Sud-Est, et la cessation progressive de ses activités de promotion immobilière.  
 
La sauvegarde accélérée vise à suspendre temporairement le remboursement de la dette de l'entreprise (endettement net de 8,2 M€ en mars 2024) afin de lui permettre de maintenir ses opérations. Cette mesure n'affecte pas les clients ni les autres créanciers, qui continueront à être payés selon les accords contractuels. AST Groupe espère parvenir à un accord avec ses créanciers dans les quatre prochains mois pour régler ses dettes et poursuivre ses activités.  
 
La crise immobilière est exacerbée par une hausse spectaculaire des taux de crédit immobilier, qui ont augmenté de 1% à 4% en deux ans, rendant l'achat de maisons moins accessible, en particulier pour les primo-accédants. Cette situation a entraîné une baisse significative des ventes de maisons (-45 % en 2023). De plus, les constructeurs font face à une hausse des coûts de construction, en raison notamment de l'augmentation des prix des matériaux après la guerre en Ukraine.  
 
AST Groupe n'est pas seul dans ses difficultés. Au cours des premiers mois de 2024, 284 entreprises de construction de maisons individuelles ont connu une défaillance, signalant une détérioration générale du secteur. Les problèmes de CGI Bâtiment, un assureur clé pour de nombreux constructeurs, ont également ajouté à l'instabilité du marché. Contrairement aux promoteurs immobiliers, les constructeurs de maisons n'ont pas bénéficié du soutien de l'État pour écouler leurs stocks invendus, ce qui aggrave leur situation déjà précaire.  

 

Source : Le Figaro / reproduction interdite 

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