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18 déc. 25

PLFSS 2026 : le vote définitif confirme une hausse ciblée de la CSG qui épargne l’assurance-vie et l’immobilier

L’adoption du budget de la Sécurité Sociale, voté définitivement ce mardi 16 décembre après d’incessants allers-retours parlementaires, entérine la hausse de 1,4 point de la CSG, confirmant les arbitrages politiques de ces dernières semaines. Assurance-vie, revenus fonciers, plus-values immobilières, PEL et placements immobiliers restent hors du périmètre de la réforme. En revanche, les placements financiers détenus en direct seront mis à contribution : dividendes, intérêts, plus-values mobilières, revenus de comptes-titres, comptes à terme, livrets bancaires fiscalisés… Finzzle groupe analyse l’impact de cette mesure, signal politique fort en faveur de l’épargne populaire, mais nettement moins favorable à l'épargne dite « productive ».


Assurance-vie et immobilier exemptés de hausse : l’épargne longue conserve son statut de refuge
 
Dans un climat économique et social difficile, l’exécutif a choisi de ne pas alourdir la fiscalité de l’épargne longue, pilier du patrimoine des ménages. En excluant définitivement de la hausse de la CSG les revenus fonciers, l’assurance-vie (détenue par près de 18 millions de Français), les PEL, les plans d’épargne populaire et les plus-values immobilières, l’État préserve les supports utilisés pour préparer la retraite, financer les grands projets familiaux et sécuriser le patrimoine. Une manière de ne pas fragiliser davantage les foyers ni de décourager un investissement locatif déjà lourdement taxé.
 
L’assurance-vie sort consolidée. Son cadre fiscal reste donc inchangé, aussi bien pour les fonds euros que pour les unités de compte. Dans un environnement de taux stabilisé où la recherche de sécurité prédomine, la combinaison rendement net / fiscalité attractive conserve tout son sens. L’abattement après huit ans, toujours intact, renforce plus que jamais l’efficacité de ce placement dans la préparation de sa retraite et de sa transmission.
 
Pour l’immobilier, le maintien des prélèvements sociaux à 17,2 %, uniquement dans le cadre de revenus purement fonciers, préserve la performance nette des investisseurs qui ont un bien en location nue. Dans les faits, les revenus du patrimoine imposés en BIC non professionnels (y compris la location meublée en LMNP) subiront une hausse des prélèvements sociaux à 18,6%. Les revenus et plus-values liés à la location meublée professionnelle (LMP) seraient, eux aussi, concernés lorsque qu’ils relèvent du champ des revenus du capital visés par la réforme.
 
Les solutions immobilières indirectes, SCPI, SCI ou foncières cotées, profiteront également de cette stabilité fiscale pour 2026.
 
Les placements financiers, grands perdants du compromis fiscal
 
Si l’assurance-vie et l’immobilier sont sortis indemnes du vote final du PLFSS 2026, les placements financiers détenus en direct paient, eux, l’essentiel de la facture. La hausse de 1,4 point fait monter la CSG à 10,6 % et grimper les prélèvements sociaux à 18,6 %, ce qui alourdit automatiquement le PFU à 31,4 % sur les dividendes et les plus-values mobilières. Cette hausse frappe également les intérêts obligataires, mais aussi les intérêts des comptes-titres et des livrets bancaires imposables.
 
Le PEA, bien que toujours avantageux, voit lui aussi son coût de sortie renchéri puisque seules les cotisations sociales s’appliquent après cinq ans. Certaines modalités de sortie du PER pourraient également être affectées, selon la nature des revenus tirés du contrat.
 
Dans les faits, la rentabilité nette de l’épargne financière en direct se trouve mécaniquement amputée. Pour Philippe Lauzeral, président de Finzzle groupe, « cette hausse ciblée et les arbitrages assumés qui en découlent appelle les ménages à se repencher sur leurs stratégies patrimoniales. L’alourdissement de la fiscalité des placements financiers face à la sauvegarde de l’épargne dite populaire (assurance-vie et l’immobilier) renforce la nécessité, pour les particuliers, d’organiser leurs investissements dans des enveloppes fiscalement protectrices. »
 
Quels leviers stratégiques activer dans ce nouveau paysage fiscal de 2026 ?
 
Dès lors, certains arbitrages deviennent nécessaires.
  • L’assurance-vie : elle permet de capitaliser sans être ponctionné chaque année, ce qui devient déterminant alors que les placements en compte-titres seront désormais plus lourdement imposés (dividendes comme plus-values). Dans ce contexte, il devient indispensable d’augmenter la part d’unités de compte de qualité, sélectionnées pour leur capacité à délivrer du rendement brut et à compenser l’environnement fiscal moins favorable.
  • L’immobilier : la stabilité fiscale justifie de renforcer les positions existantes plutôt que d’alléger ce poste. Pour ceux qui hésitaient encore, elle conforte l’intérêt des stratégies diversifiées (immobilier locatif, SCPI ou investissement via une SCI) dont la rentabilité nette est sécurisée alors même que les marchés financiers supportent la quasi-totalité de l’effort fiscal.
 
À l’inverse, les comptes-titres ordinaires deviennent l’angle mort de toute allocation. Leur exposition directe au PFU majoré impose de réduire leur poids, sauf pour les profils dynamiques capables d’assumer une fiscalité alourdie en contrepartie d’un rendement plus volatil. Les investisseurs prudents ou proches de la retraite ont désormais intérêt à arbitrer progressivement ces supports pour concentrer leur épargne sur des enveloppes non pénalisées.
 
L’ajustement doit également se faire dans la structure même des contrats d’assurance-vie.
Ouvrir plusieurs contrats pour moduler finement les rachats, lisser les sorties sur plusieurs années ou structurer la répartition entre fonds euros et unités de compte sont autant de gestes tactiques qui permettront d’absorber les conséquences à long terme de cette réforme. Enfin, selon les objectifs et le niveau de tolérance au risque, certains actifs alternatifs (private equity, obligations datées, immobilier géré, produits structurés) peuvent constituer des diversifications pertinentes pour restaurer du rendement brut dans un cadre fiscal préservé.
 
Avec une fiscalité historiquement mouvante au cours des dernières Loi de Finances, la seule stratégie pertinente reste l’adaptabilité. Comme le rappelle Philippe Lauzeral, « une bonne stratégie patrimoniale n’est jamais figée. La question n’est pas d’augmenter son exposition au risque, mais de mieux utiliser les enveloppes fiscalement intelligentes pour continuer à faire croître son patrimoine malgré la pression fiscale accrue. »